Spécialisé dans le recueil et la valorisation des données liées à la mobilité (personnes, véhicules, marchandises…), le lyonnais Alyce (60 salariés, 150 avec les vacataires ; 10 M€ de CA en 2022) ambitionne d’accélérer son développement sur le marché de la mobilité et de la ville intelligentes ("smart mobility" et "smart city"). Pour ce faire, la PME lyonnaise projette d’engager en 2023 une levée de fonds, avec pour objectif de récolter a minima 4 millions d’euros. "Cela sera peut-être un peu plus ou un peu moins. Tout dépendra de la valorisation de notre société d’ici à la fin de l’année. Le plus important, c’est de savoir ce que l’on veut faire de cette enveloppe", commente Ismaël Hachem, le PDG d’Alyce.
Et en la matière, le plan de marche est assez clair. "L’idée est d’embaucher au minimum 15 personnes supplémentaires pour faire grandir notre atelier de Villeurbanne dédié à la fabrication des solutions technologiques innovantes que nous avons développées ses dernières années et de multiplier par dix la fabrication de nos devices (dispositifs, ndlr) pour atteindre les 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025", indique le dirigeant de la PME rhodanienne, implantée également à Paris et Toulouse.
Virage technologique
Depuis 2018, l’entreprise, spécialisée historiquement sur les marchés de la mesure de la mobilité sur routes (trafic sur autoroutes, routes nationales, etc.), dans les transports (trains, RATP, transports en commun, etc.), et les enquêtes ménages sur la mobilité (en porte-à-porte), a amorcé un virage technologique en développant deux innovations majeures : un boîtier wifi placé dans les bus et métros qui permet de restituer des données essentielles à la gestion et l’optimisation des flux, et une caméra intelligente, baptisée Observer, qui permet de comptabiliser de manière très précise le trafic des piétons, cars et autres véhicules dans les villes.
"Ces technologies nous ont permis de nous faire une place sur le marché des transports où, jusqu’à présent, nous avions du mal à concurrencer de gros cabinets d’études comme BVA ou la Sofres. Nous venons de remporter un gros marché pour placer 1 200 caméras sur la ligne du RER A à Paris. Nous avons remporté ce marché car notre solution est beaucoup plus fiable et deux à trois fois moins chère pour comptabiliser les flux que celles de nos concurrents qui proposaient de mettre 1 500 enquêteurs sur le terrain", développe Ismaël Hachem.
L’international dans la mire
Alyce devrait empocher un million d'euros avec ce contrat, ce qui devrait lui permettre de boucler l’année avec une croissance de 35 %, à 10 millions d’euros. De quoi lui assurer une valorisation haute en vue de sa future levée de fonds.
Fondée en 2000, Alyce compte sur cette future expérience sur le RER A, "la ligne de transport la plus chargée en Europe avec 1,4 million de voyageurs par jour", pour accélérer son développement à l’international. "Nous avons signé récemment un partenariat avec un laboratoire universitaire pour équiper nos caméras intelligentes d’un outil de monitoring de l’air. Cela intéresse des capitales africaines avec qui nous sommes en discussion, ainsi que la Banque mondiale, qui y voit une solution intéressante pour équiper les grandes villes d’un PC trafic à moindre coût", conclut Ismaël Hachem.