Vous êtes le nouveau président du pôle de compétitivité S2E2, dont le siège est à Tours, mais qui rayonne dans le Grand Ouest, notamment dans les Pays de la Loire. Parmi les 55 pôles de compétitivité en France, quelle est sa spécificité ?
Il est dédié à l’innovation dans le domaine des énergies. Il est le seul pôle de compétitivité français du Grand Ouest qui rassemble les principaux acteurs des filières de l’énergie. Un pôle est une alliance d’entreprises de toutes tailles, de laboratoires de recherche, de centres de formation, qui ensemble développent l’innovation, sur un thème précis, sur un territoire précis et pour un secteur d’activité donné. L’objectif principal du pôle est d’aider les entreprises à développer des services et produits innovants de l’idée à sa mise sur le marché. Depuis sa création, en 2004, le pôle S2E2 a labellisé plus de 600 projets innovants, dont près de 400 ont obtenu un financement, pour un montant d’aides publiques de 865 millions d’euros. S2E2 fédère aujourd’hui 240 membres, dont 84 en Pays de la Loire, parmi lesquels on dénombre 55 entreprises, dont TMC Innovation, Eolane, Akajoule, Arkteos, Equium, Denv-R, Geps Techno, ASCA, Beem Energy, Farwind Energy, Sparklin… Notre pôle cible quatre domaines d’activités stratégiques.
Quels sont ces domaines stratégiques ?
Le premier domaine concerne les réseaux électriques intelligents. L’enjeu vise ici à améliorer les performances techniques et économiques de la production, la gestion, la conversion et le stockage des EnR (photovoltaïque, éolien, énergies marines, géothermie). Un autre domaine est celui des bâtiments et territoires intelligents dont l’objectif consiste à accroître la performance environnementale des bâtiments et des territoires. Un troisième, les systèmes électriques pour les mobilités, permettra de développer des solutions à impact, comme la chaîne hydrogène et les solutions de stockage pour le futur des mobilités (automobile, aéronautique, ferroviaire, maritime…). Enfin, le quatrième, est l’électronique, dans le but de réaliser des gains considérables de performance. Ce dernier sera au service des trois autres pour développer des réseaux intelligents, des bâtiments intelligents, des mobilités décarbonées, qui ont un point commun : l’utilisation de l’électricité, qui est au centre des enjeux énergétiques.
"Dans les années à venir, nous tenons à élargir notre accompagnement à la recherche de fonds privés."
Ces domaines sont au cœur de l’actualité d’une manière criante ?
En effet, il semble que ce pôle ait d’une certaine manière anticipé les questions liées aux transitions énergétique et numérique, à la souveraineté industrielle et énergétique et, bien entendu, à tout ce qui tient aux solutions innovantes pour un monde bas carbone. Nous sommes un accélérateur des transitions en cours grâce à l’innovation. Notre pôle a été reconduit par l’État pour 4 années, et nous mettons donc le cap sur 2026 avec cette ambition de soutenir les initiatives spontanées mais aussi repérer les futurs besoins, de détecter les verrous technologiques, d’identifier les compétences et d’inciter les adhérents à relever ces défis, en les accompagnant au plus près.
Que leur proposez-vous ?
C’est une offre de service qui recouvre la veille sur les opportunités de financement de projets d’innovation, le développement des compétences grâce aux formations proposées par le pôle ou la mise en relation qualifiée avec d’autres adhérents et avec des partenaires privilégiés, par exemple. Dans nos orientations nouvelles, nous allons lancer une enquête pour mieux cerner les attentes de nos adhérents pour mieux les aider. Nous avons le soin d’accompagner les PME et les ETI dans leur recherche de fonds publics, mais nous tenons, dans les années à venir, à élargir notre accompagnement à la recherche de fonds privés. Enfin, nous tenons à renforcer notre présence dans le débat public autour des questions énergétiques. Notre expertise et notre conseil scientifique doivent pouvoir éclairer le débat public sur ces thèmes, et participer aux orientations prises par les pouvoirs publics.
