Pourquoi aller chercher le porc en Bretagne pour nourrir les collégiens du département, alors que la filière est organisée en Rhône-Alpes? C'est pour essayer de contourner ce style de pratiques que l'État et les acteurs de l'agriculture en Rhône-Alpes se sont lancés, depuis début 2007, dans une démarche visant à favoriser l'approvisionnement local pour la restauration collective. La région compte 8.500 structures. «650 restaurants se sont déjà engagés à travailler avec les producteurs locaux, se félicite Hélène Michaux, du Sgar Rhône-Alpes (secrétariat général aux affaires régionales). Ce volume représente 75.000 repas par jour.» Pour aller plus loin dans la démarche, un site internet, www.achatlocal-consorhonealpes.com, a été mis en ligne fin 2008. Il a pour objectif de mettre en relation les producteurs de la région et les professionnels de la restauration collective. «150 entreprises sont déjà référencées, ajoute Hélène Michaux. 300 devraient figurer sur le site en 2009.» Les filières sont largement mises en avant et des exemples de coopération également. Ainsi, Prestal, société de restauration de Vaulx-en-Velin qui assure 300 repas par jour sur Agrapôle à Lyon, a décidé de se fournir en viande bovine régionale grâce à un partenariat mené avec Beviralp, l'interprofessionnelle du bétail et des viandes, la Grande Boucherie de Montchat, à Lyon, et les abattoirs Gesler, à Hotonnes dans l'Ain. «Le cahier des charges mettait l'accent sur la maîtrise des coûts, la qualité des produits et la logistique associée», analyse Ludovic Ligneau, de Prestal. Opération concluante pour tous les partenaires. Dans le sud, à la confluence entre l'Isère, le Rhône et la Loire, le syndicat Rhône Pluriel (16 communes pour 180.000 habitants) va rejoindre le site internet, tout en menant un projet de plate-forme d'approvisionnement. «Les professionnels sont motivés par plusieurs points, souligne Agnès Reboux, présidente de Rhône Pluriel. Ils voient dans cette démarche une façon de sécuriser leur production, d'avoir des prix de vente équitables, de s'adapter en qualité et en quantité, de réduire les coûts de gestion, de valoriser leurs savoir-faire et de soutenir l'installation ou la reconversion d'exploitations.» Cette maison des produits locaux pourrait s'installer dans le pays roussillonnais afin de favoriser les circuits courts. Enfin, derrière ces initiatives de regroupement et de mise en relation des uns et des autres, la question des appels d'offres est sur toutes les lèvres. Mettre en avant les filières et leur organisation contribuera à la pratique d'allotissement compatible avec l'agriculture locale.
www.achatlocal-consorhonealpes.com
L'État s'engage avec lespartenaires de l'agriculture régionale pour valoriserla production locale.
