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Woodlight veut faire briller les plantes
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Woodlight veut faire briller les plantes

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Ghislain et Rose-Marie Auclair ont mis au point un procédé prometteur pour développer l’éclairage végétal. Le premier prototype de plante bioluminescente de Woodlight, leur start-up incubée au Semia, est attendu pour la fin de l’année. Le degré de luminosité obtenu déterminera les futurs marchés visés.

Rose-Marie et Ghislain Auclair développent un système de bioluminescence qui devrait permettre à des plantes d’émettre leur propre lumière sans aucune source lumineuse ou électrique — Photo : © Adelise Foucault

Les créateurs

Fraîchement diplômés, Rose-Marie Auclair, docteur en cancérologie, et son mari Ghislain, docteur en génétique, pensent à l’entrepreneuriat alors qu’ils sont encore en étude. Leur souhait ? Conjuguer leur sensibilité pour l’écologie avec un projet d’entreprise. Ils ont alors une inspiration : peut-on rendre les plantes lumineuses ? C’est de cette idée qu’est née, en mai 2018, la société de R & D Woodlight. Une preuve de concept est obtenue à la fin de cette même année.

Le concept

Le couple développe un système de bioluminescence qui devrait permettre à des plantes d’émettre leur propre lumière sans aucune source lumineuse ou électrique. « On trouve de la bioluminescence chez de nombreux êtres vivants comme des insectes et animaux marins. Nous souhaitons transférer cette capacité à des plantes », expliquent les chercheurs. Ces plantes pourront ainsi répondre aux défis actuels tels que la surconsommation d’énergie et la pollution dans les villes. Selon la luminosité obtenue, elles pourront servir de balises dans des parcs, le long de routes, ou de décoration dans des vitrines de magasin, dans des hôtels ou chez les particuliers.

Les créateurs de Woodlight se sont donc très vite rapprochés de l’écosystème économique local pour donner une chance à leur projet d’aboutir. Alors que Rose-Marie planchait sur la théorie, Ghislain a suivi un master « ingénierie de projets ». « Notre projet piétinait car nous voulions rester propriétaires de notre innovation sans avoir les moyens d’acheter le matériel dont nous avions besoin pour passer en phase de tests en laboratoire », expliquent-ils. Le jeune homme monte alors – en lien avec l’Université de Strasbourg - un fablab de recherche dédié à la biologie sur le pôle d’innovation d’Illkirch dans le cadre d’un master en ingénierie de projets innovants. Le Biotech lab voit le jour il y a un an et permet à Rose-Marie de démarrer enfin ses manipulations.

Les perspectives

Lauréat du prix Pépite, concours pour étudiants entrepreneurs, en 2016, Woodlight est depuis cet été incubée au Semia. La start-up a franchi une nouvelle étape-clé en remportant la bourse Frenchtech Deeptech de Bpifrance, soit 90 000 € qui lui permettent d’embaucher en CDD son stagiaire biologiste et de financer le développement d’un premier prototype espéré pour la fin de l’année. « Il nous faut encore réunir 40 000 € pour boucler cette étape, avant de réaliser une levée de fonds plus importante pour accompagner notre développement commercial », indique Ghislain Auclair. La commercialisation sera d’emblée internationale, pour contourner les délais de tests imposés par l’Europe en matière de plantes transgéniques. Plusieurs groupes ont déjà montré un vif intérêt pour ce projet, dont EDF, Vinci Énergies, LVMH ou encore Bouygues Immobilier.

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