La deeptech toulousaine WaltR (9 collaborateurs, CA non communiqué), spécialisée dans la mesure des niveaux de pollution de l’air, a inventé une technologie de rupture fournissant des données propices à la prise de décisions en faveur de l’environnement et de la santé. Créée au printemps 2018 par Eric Péquignot, ingénieur du Centre national d’études spatiales (CNES), elle a pu financer son prototype de caméra optique grâce à la récompense reçue lors du concours national i-Lab en 2019. “Nous positionnons des caméras, nous entourons une zone, nous reconstituons en 3D les champs polluants et nous remontons aux sources d’émission”, détaille son associé Arnaud Dedieu, chargé du développement et du marketing. WaltR multiplie aujourd’hui les cas d’usage sur chacun des segments de marché qu’elle a identifiés. “L’objectif est de passer à l’échelle sur ces différents marchés”, confie le dirigeant.
Sélectionnée par France Relance
WaltR est, par exemple, associée au projet Life Green Heart lancé par Toulouse Métropole qui vise à végétaliser la partie nord de l’île du Ramier. La start-up participe aussi au projet Olga, financé par l’Union européenne, sur l’amélioration de la performance environnementale des aéroports. WaltR va ainsi déployer cinq ou six caméras multispectrales autour des 80 km2 du site de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Autre projet sur le port de Nice, en partenariat avec la CCI Nice Côte d’Azur et l’association AtmoSud : la start-up aide à quantifier les émissions en sortie de cheminée des navires à l’approche du port. WaltR a aussi été sélectionnée par France Relance, avec ses partenaires l’opérateur Alsatis et le groupe Lacroix, pour le projet 5G Green Mobilité, doté de 4,8 millions d’euros, une première mondiale. Déployé à Angers, celui-ci met en place un dispositif de diagnostic de la qualité de l’air et monitore en temps réel les différentes stratégies antipollution au sein de la ville.
Des services de passage à l’action
WaltR se positionne également sur la surveillance des polluants de l’air par satellite. Lauréate du volet spatial de France Relance, la start-up mène ainsi avec le projet Tina le développement d’un service d’accès à la mesure journalière en haute résolution et à la prévision de la concentration en particules fines à partir des données de Sentinel 3. Récemment, WaltR a été sélectionnée pour rejoindre l’accélérateur Plant 4.0 de TotalEnergies. “L’objectif est de travailler sur les émissions polluantes des sites industriels, l’impact sur la santé des zones avoisinantes et d’apporter des données ESG aux investisseurs”, précise Arnaud Dedieu.
Pour compléter son offre, l’entreprise propose désormais “des services de passage à l’action”, rapporte le dirigeant. “Notre psychosociologue propose une méthodologie, conçue avec l’université de Rennes, de stimulation des comportements environnementaux, ajoute-t-il. Nous avons également développé avec la société auvergnate de gestion forestière Cogefor une offre sur la compensation de la pollution résiduelle. Ce service satellitaire permet de sourcer les meilleurs terrains à replanter et à gérer, à proximité des sites de nos clients.” Depuis sa création, WaltR a décroché 13 projets. Les 3,7 millions d’euros obtenus lui ont permis de s’autofinancer. Deux recrutements sont prévus cette année. “Pour accélérer, nous nous mettrons dans une démarche de levée de fonds dans les mois à venir, conclut Arnaud Dedieu. Ceci est en cours d’évaluation.”
