Vents porteurs pour l’entreprise familiale JP Énergie Environnement (JPee) avec l’arrivée à son capital de la Banque des territoires. Installée sur le territoire de Caen, depuis 2004, JPee est l’une des principales sociétés françaises indépendantes d’énergies renouvelables, avec une puissance installée en juin 2023 de 432 MW (14 parcs éoliens et 64 centrales solaires). L‘entreprise développe, finance, construit et exploite des parcs éoliens et des centrales photovoltaïques en France.
Partenaire depuis 2013 de la Banque des Territoires, JPee a souhaité renforcer ce lien. L’entreprise a en effet décidé d’ouvrir son capital à la seule Banque des Territoires. "Pour réaliser les ambitions de l’entreprise qui enregistre un chiffre d’affaires 2022 de 70 millions d’euros, avec un taux de croissance de 25 % par an depuis cinq ans, il me fallait trouver un partenaire qui m’apporte des fonds propres. Mais je n’avais pas la volonté de vendre l’entreprise, ni de vendre l’âme de la société. Le soutien de la Banque des Territoires, notre partenaire de confiance depuis 10 ans, permet de renforcer les fonds propres de JPee tout en la confortant dans son positionnement d’ETI française indépendante", se félicite Xavier Nass, directeur général, qui veut inscrire l’entreprise normande dans une trajectoire de croissance affirmée, tant dans l’éolien que dans le solaire. La Banque des territoires entre au capital de JPee à hauteur de 34 % tout en rétrocédant les 49 % qu’elle détenait dans chacun des projets d’exploitation de JPee, qui récupère ainsi 100 % de ses projets.
Une centaine de millions d’euros injectés au capital
L’obtention d’une première autorisation d’implantation en 2013 pour le parc du Moulin d’Émanville dans la Beauce en Eure-et-Loir, l’un des plus grands parcs éoliens de France, avait marqué une première étape décisive dans la progression de JPee. "C’est avec cette réalisation que naît notre premier partenariat avec la Banque des Territoires afin de pouvoir financer en fonds propres nos projets et rester indépendants. À partir de 2018, cette collaboration a été renforcée en systématisant son entrée au capital de chaque nouveau projet en exploitation à hauteur de 49 %", explique Xavier Nass qui précise : "la Banque des Territoires a ainsi contribué au financement de près de 400 MW de projets éoliens et solaires." Après un an de travail et de tractation, le nouveau partenariat a été acté le 23 juin dernier. "La Banque des Territoires a injecté une centaine de millions d’euros d’augmentation de capital dans JPee", précise le directeur général.
Recruter 120 collaborateurs supplémentaires
Si en mai 2023, la société détient environ 300 MW de projets autorisés (200 MW en solaire et 100 MW en éolien), dont 190 en construction, l’objectif poursuivi par JPee et la Banque des Territoires est de doubler, dans un premier temps, la capacité installée pour atteindre 1 GW de projets en exploitation en 2026. "Dans un deuxième temps, nous voulons doubler à nouveau la capacité installée entre 2026 et 2030 pour la porter à 2 GW et donc alimenter en électricité verte 1,6 million d’habitants, contre 432 MW à l’heure actuelle (soit l’équivalent de la consommation annuelle de plus de 300 000 habitants, NDLR)." Pour asseoir ces objectifs, JPee, qui emploie 140 salariés répartis sur six implantations (Caen-siège social, Paris, Nantes en Loire-Atlantique, Bordeaux en Gironde, Bourges dans le Cher, Montpellier dans l’Hérault) envisage le recrutement progressif de près de 120 collaborateurs supplémentaires, et l’ouverture dès 2024, de bureaux à Lyon (Rhône) et Nancy (Meurthe-et-Moselle). La direction souhaite également intéresser les salariés plus directement à la vie de l’entreprise : "Nous travaillons sur la mise en œuvre à l’automne 2023 d’un Fonds Commun de Placement d’Entreprise. Ce dispositif permettra aux collaborateurs de devenir copropriétaires de l’entreprise par le recueil des sommes issues de l’épargne salariale", annonce le dirigeant.
Miser sur l’agrivoltaïque
Parmi ses autres axes stratégiques de développement, JPee entend poursuivre ses investissements de R & D afin de faire progresser la connaissance scientifique des systèmes de production agrivoltaïque (système impliquant la coexistence de panneaux solaires et de cultures). Un premier partenariat engagé depuis 2020 avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), est mené sur la quantité et la qualité du fourrage poussant en dessous des panneaux photovoltaïques. "Les premières conclusions sont très positives quant à la synergie entre l’activité de production d’électricité et la conduite d’un élevage ovin sur la même parcelle. La présence des panneaux solaires sur des terrains de pâturage entraîne une meilleure productivité de la parcelle sur l’année", note le dirigeant qui a recruté un chef de projet Agrivoltaïsme en 2022 et accueillera un responsable Agrivoltaïsme au cours de l’année 2023.
En complément de cette étude, JPee envisage la conduite de nouveaux protocoles expérimentaux en collaboration avec plusieurs exploitants agricoles issus des filières d’élevage, de maraîchage et de grandes cultures.
Permettre aux entreprises de produire leur propre électricité
En parallèle de son rôle de producteur d’électricité, JPee se positionne également comme constructeur de centrales photovoltaïques en autoconsommation pour compte de tiers. Objectif : concourir à la transition et à l’indépendance énergétiques en permettant aux entreprises de produire leur propre consommation de façon rentable.
"L’énergie la moins chère est celle que l’on produit soi-même. Il y a un enjeu de taille pour la compétitivité des entreprises", confirme Xavier Nass. "Les projets s’adressent aux entreprises, et particulièrement les industriels qui disposent de surfaces suffisamment importantes en toiture (à partir de 500 m2), au sol (à partir de 1 000 m2) ou en ombrière de parking (à partir de 30 places)".
Dans le cadre de ces nouvelles missions, JPee met à la disposition des sociétés clientes son expertise en matière de modélisation (conception et études), de construction (sélection des équipements, gestion du chantier, mise en service de l’installation), et d’exploitation (supervision et maintenance pour optimiser les performances des centrales). Les premiers chantiers sont prévus au 3e trimestre 2023.
