Le Journal des Entreprises : En tant que chef d’entreprise, quel regard portez-vous sur la négociation annuelle obligatoire ?
Renaud Sornin : J’ai toujours défendu le modèle des entreprises partagées. Or, le cadre proposé par cette mesure est restrictive. D’ailleurs, au sein d’Attestation Légale, aucun représentant syndical ne s’est jamais présenté aux élections du personnel. En échange, nous avons mis en place une instance, baptisée « comité des sages », qui réunit quatre ou cinq collaborateurs de l’entreprise. Elus chaque année, sans être candidats, ses membres traitent en toute transparence des sujets touchant à la vie de l’entreprise.
Quelles décisions impactant la vie des salariés sont-elles proposées par ce « comité des sages » ?
Renaud Sornin : Elles sont de toutes natures. Il a par exemple été décidé de mettre en place une cagnotte de 40 000 euros servant à financer toutes sortes de projets, y compris personnels. La seule condition étant de porter son projet et de le défendre auprès de cinq collègues minimum. L’idée étant de responsabiliser chacun, de favoriser la négociation collective.
Sur les sujets qui fâchent, comme la politique de rémunération de l’entreprise, ce « comité des sages » est-il efficace ?
Renaud Sornin : Nous devons encore progresser mais nous avançons et prônons la transparence. Tout le monde connaît par exemple le montant de mon salaire. Sur décision de ce même « comité des sages », nous allons par ailleurs mettre en place des actions visant à mieux harmoniser la politique salariale de l’entreprise. Cela va passer par un audit des rémunérations et par la mise en place d’outils d’auto-évaluation.