L’entreprise innovante Twistaroma propose, depuis Illkirch-Graffenstaden dans l’agglo strasbourgeoise, de détecter des composés volatils, responsables des arômes, dans tous types de matières premières, notamment les produits alimentaires, comme l’eau, la bière, le vin, ou les produits cosmétiques. Dans la plupart des cas, l’objectif est d’identifier la ou les molécules responsables d’une flaveur, mais pas toujours. Ainsi, pour accompagner l’évolution de la réglementation européenne sur l’étiquetage des produits cosmétiques, la société de huit personnes, créée en 2011, a étoffé son offre de services début 2023. Le nouveau procédé permet de détecter et doser quelque 60 molécules dans les cosmétiques.
"Un challenge analytique"
"La réglementation européenne impose aux fabricants de mentionner la présence d’un certain nombre d’ingrédients allergisants sur la contre-étiquette de leurs produits, lorsque leur teneur dépasse un certain seuil", indique Damien Steyer, président de Twistaroma. Jusqu’à fin 2022, cette liste comportait 26 substances. Depuis le 1er janvier 2023 et l’entrée en vigueur d'un nouveau règlement européen, cette liste est passée à 57 composés volatils.
Une évolution que Twistaroma a anticipée il y a deux ans pour être capable de proposer un service qui permette de détecter et doser toutes ces molécules en une manipulation : "un challenge analytique", pointe Damien Steyer. D’une part, parce qu’il y a beaucoup de molécules différentes à passer au crible, et d’autre part, parce que "les matrices cosmétiques (crème, laque, émulsion etc, NDLR) sont un enfer pour les appareils d’analyse". Résultat, peu d’acteurs du domaine analytique sont capables de rechercher et doser toutes ces molécules dans tous les types de produits finis, au moyen d’une seule analyse.
Une position de pionnier qui attire les clients
Pour réussir ce challenge, Twistaroma a optimisé sa technique d’analyse, qui repose sur une technologie d'extraction par adsorption sur barreau magnétique. Il s’agit de barreaux magnétiques capables d’adsorber les molécules volatiles contenues dans les matières à analyser par simple contact. Elles sont ensuite désorbées, séparées et identifiées.
La mise au point de cette technologie, opérationnelle depuis le mois de septembre 2021, a été entièrement financée sur les fonds propres de l’entreprise. Un investissement que Damien Steyer estime à plus de 30 000 euros. Twistaroma est désormais entrée dans une phase de prospection active dans le secteur de l’industrie du luxe et de la cosmétique. Sa position de pionnière sur ce marché "attire plusieurs prospects par semaine", se félicite Damien Steyer, qui reste discret au sujet de son chiffre d’affaires.
