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Triplast, la nouvelle filiale du groupe Valo, va trier jusqu’à 4 000 tonnes de plastiques par an
Moselle # Gestion des déchets # Investissement

Triplast, la nouvelle filiale du groupe Valo, va trier jusqu’à 4 000 tonnes de plastiques par an

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L’entreprise d’insertion installée sur la zone industrielle Sainte-Agathe à Florange, le groupe coopératif Valo, vient d’investir un total de 2 millions d’euros pour lancer une ligne de tri des déchets plastiques et créer six emplois d’insertion.

Triplast est installée sur un terrain de 8 000 m2 à Florange et travaille déjà avec six déchetteries — Photo : Jean-François Michel

Devant une montagne de déchets de plastiques, le directeur général délégué du groupe Valo, Quentin Ehlinger, dresse ce constat incontestable : "Le plastique, ça ne va pas s’arrêter tout de suite…" Opérationnelle depuis quelques semaines, la nouvelle ligne de Triplast, la filiale du groupe d’insertion basée sur la zone industrielle Sainte-Agathe à Florange, sera capable de trier jusqu’à 4 000 tonnes par an de plastiques durs, "dès le premier trimestre 2024", assure Quentin Ehlinger. "À ce moment-là, nous serons à 100 % de nos capacités". À pleine charge, Triplast devrait réaliser 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires, avec un total de huit salariés dont six en insertion.

Quentin Ehlinger est le directeur général délégué du groupe Valo — Photo : Jean-François Michel

Installé sur un terrain de 8 000 m², à quelques centaines de mètres du siège du groupe, le nouvel outil industriel de Triplast est abrité dans une halle de 12 mètres de haut, qui devra encore être fermée pour en faire un bâtiment à l’abri des intempéries. La chaîne de traitement des plastiques a été rachetée à une collectivité vendéenne, puis remontée dans une cabine perchée au-dessus des bennes de tri des plastiques. Pour trier, six personnes en insertion ont été formées pour repérer les différentes résines de plastiques et les envoyer vers la bonne benne. "L’objectif, c’est de ne pas dépasser les 30 % de refus, sinon le modèle économique ne tient pas", précise le directeur général délégué du groupe Valo, qui a rassemblé un total de 2 millions d’euros pour lancer ce nouvel outil industriel.

Déployer des réseaux à l’échelle nationale

En 2022, entre la gestion des déchets, l’intérim, l’ingénierie territoriale ou encore la restauration, le groupe coopératif mosellan a réalisé un total de 8,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec 250 ETP dont 146 en insertions, employés dans une quinzaine de structures en Lorraine. Dédiée au tri des plastiques durs et au recyclage des menuiseries usagées, la filiale Triplast travaille déjà avec six déchetteries. "Nous menons actuellement d’autres essais, avec d’autres collectivités, pour assurer le sourcing des déchets plastiques", précise Quentin Ehlinger. Depuis Florange, la zone de chalandise de Triplast, forme un "rayon de chalandise de 80 kilomètres, de Montmédy dans la Meuse, au sud de Metz".

L’ambition du groupe Valo ne se limite pas à la Moselle et aux départements limitrophes. "Le modèle de Triplast est un modèle local, qu’il faut démultiplier partout en France", assure Quentin Ehlinger. Une stratégie déjà éprouvée par le groupe Valo, initiateur du réseau national de collecte des menuiseries usagées Recyfe. "À l’échelle de l’ensemble des territoires couverts, 30 sites collectent déjà 5 000 tonnes par an, et nous avons l’ambition de passer à 20 000 tonnes en 2024", détaille Quentin Ehlinger.

La chaîne de tri rachetée par le groupe Valo pour équiper sa filiale Triplast doit permettre de traiter 4 000 tonnes par an — Photo : Jean-François Michel

Pour une autre catégorie de déchets, ceux du BTP, le groupe Valo entend déployer à l’échelle nationale, avec d’autres partenaires de l’insertion, son offre New Flow. Imaginée pour répondre aux besoins de l’Opération d’intérêt national à Alzette Belval, pour laquelle plus de 8 000 logements vont être construits, New Flow doit permettre aux entreprises travaillant sur les chantiers de trier leurs déchets à la source, mais aussi de disposer de ressources humaines inclusives. "Le déploiement national de cette offre est programmé sous l’appellation Sequndo et devrait bénéficier de l’entrée en vigueur de la REP PMCB, la responsabilité élargie du producteur des produits et matériaux de construction du bâtiment", souligne directeur général délégué.

Un groupe qui veut changer d’échelle

Cet ensemble de projet fait écho à l’ambition du groupe, fixée par le président du groupe Valo, Philippe Lerouvillois : atteindre les 22 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025, et créer 400 équivalents temps plein. En 2021, la société coopérative a bouclé un tour de table impliquant la plateforme de financement Lita.co, mais aussi des investisseurs comme le fonds spécialisé dans l’économie sociale et solidaire Novess, la Banque des territoires ainsi qu’un fonds de la Caisse d’Épargne Grand Est Europe pour rassembler plus de 4 millions d’euros destinés à financer le changement d’échelle du groupe. Une stratégie de développement qui vise avant tout à conforter les missions d’insertion du groupe : 84 % des salariés qui passent par le groupe Valo font une sortie vers l’emploi.

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