Avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 5, 8 millions d’euros en 2021, votre croissance sur l’exercice devrait avoisiner 60 %. Comment expliquez-vous cette performance ?
Lorsque Jérôme Vasseur (pas de lien de parenté) et moi avons créé The Tribe en 2015, notre ambition était - et est toujours - de réinventer le modèle de l’entreprise de services du numérique (ESN) en créant le plus de valeur possible pour nos clients, tout en favorisant l’épanouissement des salariés. Notre cœur de métier consiste à développer des applications web et mobile pour des start-up de façon à ce que leur business fonctionne. Notre approche ressemble plus à celle d’une agence qu’à celle d’une ESN classique, dans la mesure où nous travaillons beaucoup sur la vision du porteur de projet qui est souvent mal traitée par le marché.
Comment procédez-vous ?
En avant-vente, nous effectuons un gros travail pour vérifier l’alignement du projet avec son porteur et ses valeurs. Pour vérifier que le problème auquel nous nous attaquons est bien le vrai problème, nous étudions les usages des utilisateurs finaux. Ensuite, notre objectif est de monter des business qui soient pérennes en "dérisquant" chaque étape et en concevant une architecture technique qui tienne la route. Pour cela, nous utilisons des méthodes inspirées du design thinking (design sprint, Lean start-up…), passant par des phases de compréhension, d’idéation et de création. Ce procédé nous permet de construire, en cinq jours seulement, une solution à partir d’une problématique identifiée en explorant le plus de pistes possibles avec des phases de convergence et de divergence. Notre clientèle est constituée pour un tiers de start-up, pour un tiers de scale-up, comme Ornikar, et pour un tiers de PME et d’ETI.
Justement, comment conciliez-vous la croissance rapide de l’entreprise et l’épanouissement des salariés que vous évoquiez ?
Nous atteignons un effectif de 90 personnes environ, réparties entre les sites de Nantes (65 salariés), Paris (21 salariés) et Lille (5 personnes). Nous avons prévu de recruter 70 personnes en 2022 pour mener notre agence de Nantes à maturité, avec une dizaine de salariés en plus. Ensuite, nous chercherons à faire grossir notre agence de Paris. Pour rendre nos collaborateurs heureux, nous avons adopté une organisation en tribus. Cela signifie que nous limitons à 60 le nombre de salariés par entité et nous constituons des équipes stables de huit personnes pour porter des projets opérationnels ou transverses, selon les préférences thématiques ou technologiques de chacun. Nous encourageons la prise d’initiative, l’expérimentation…
Quels sont vos axes de développement pour les années à venir ?
Nous venons d’ouvrir The Tribe Mobile, une entité focalisée sur les applications mobiles, qui présente la particularité de ne pas avoir de bureau : 100 % des salariés sont en télétravail, disséminés dans toute la France et travaillant sur un bureau virtuel. À court terme, nous voulons faire grandir les tribus que nous avons créées. À moyen terme, nous réfléchissons à de nouvelles ouvertures, en fonction du potentiel de recrutement et de clientèle des villes. Début 2023, nous pourrions ainsi nous implanter à Lyon.
