En marge d’une réunion informelle des ministres européens de l’Espace organisée le 16 février à Toulouse dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, le chef de l’État Emmanuel Macron a tenu un discours au cours duquel il a fixé le cap de la politique européenne spatiale et énoncé les grands enjeux du moment. "Le premier axe que nous devons poursuivre, c’est assurer notre compétitivité et notre souveraineté scientifique et industrielle", a-t-il déclaré, avant d'en détailler les conditions.
"La première condition, ce sont les lanceurs qui permettent d’accéder au rang de puissance spatiale, a-t-il indiqué. Nous, Européens, devons bâtir de grands projets de lanceurs. Il est plus que jamais nécessaire d’appliquer une préférence européenne pour le lancement de satellites institutionnels, comme le font nos concurrents. L’Europe doit prendre le virage des minis et micros lanceurs réutilisables. Il nous faut développer nos investissements publics et privés dans les technologies de rupture. Nous avons commencé à le faire avec le plan d'investissement France 2030. L’objectif ultime est de coopérer entre États membres avec l’Alliance des lanceurs que porte Thierry Breton (commissaire européen chargé, notamment, de l’espace, NDLR)."
Services en orbite et constellations de rupture
Deuxième condition, selon le président de la République : les constellations. À ce sujet, il a annoncé le lancement "dans les prochains jours" de deux appels à projets innovants dans le cadre de France 2030, l’un sur les services en orbite et l’autre sur les projets de constellations de rupture. D'autres seront également lancés pour soutenir les projets de surveillance de l’espace.
Ouvrant la porte à "des investissements européens en matériels, en innovations, en recherche", le président de la République a précisé qu’il s’agit "de saisir toutes les opportunités offertes par le New Space (mouvement entrepreneurial né de l'explosion du marché des petits satellites et des constellations, NDLR)."
Dans la matinée, les ministres de l’Union Européenne en charge de l’espace, dont le ministre de l’Économie français Bruno Le Maire, s’étaient réunis pour aborder deux thèmes majeurs : la gestion du trafic spatial et le projet de constellation de connectivité européenne, ainsi que les ambitions de l’Agence spatiale européenne pour la protection des moyens spatiaux et des réponses rapides et résilientes aux situations de crise.
