Apporter un service de téléphonie de proximité tout en étant défenseur du dernier commerce. Pour lancer TelcoFactory, Hugues et Stanislas Bridault sont partis d’un constat simple : les opérateurs téléphoniques sont de moins en moins présents physiquement et de plus en plus de démarches doivent s’effectuer en ligne. "Ils n’ont plus d’obligation de service et il y a un trou dans la raquette, constate Hugues Bridault. 89 % des gens ont un smartphone et 48 % de ces utilisateurs ne seraient pas à l’aise avec les applications mobiles. Nous voulons donc apporter un service que ces opérateurs ne font plus."
Commerces de proximité
Concrètement, père et fils ont donc créé une société de téléphonie et signé un contrat-cadre pour utiliser les réseaux d’Orange et SFR, ce qui devrait aussi être fait avec Bouygues Telecom fin 2024. Reconnus comme opérateurs, ils veulent maintenant se déployer au plus près des utilisateurs, dans les commerces de proximité, en milieu rural comme urbain. "L’idée est que ces commerçants, précise Stanislas Bridault, soient l’interlocuteur du client et puissent gérer son problème, qu’il s’agisse d’utiliser une application, de répondre à un souci de réseau ou de mobile en panne." Formé, le commerçant, qu’il soit épicier, buraliste, coiffeur ou boulanger, disposera d’une borne dans son magasin pour les clients et sera commissionné sur le chiffre d’affaires qu’il dégagera. Il pourra s’appuyer sur un centre d’appels dédié basé à Angers. Un second centre d’appels sera quant à lui réservé aux clients. En outre, des technico-commerciaux, deux à trois par département, animeront le réseau et pourront également intervenir rapidement.
Maillage du territoire
L’opérateur angevin mise donc tout sur la proximité et le service : "Nous allons traiter le client comme s’il était seul au monde", assure Hugues Bidault, qui a travaillé pour France Télécom Mobile international, déployant des réseaux dans l’Europe de l’est et dans plusieurs dizaines de pays africains. L’avant-projet de TelcoFactory est finalisé et il s’agit maintenant de mailler sur le territoire un réseau de commerçants, qui commercialiseront en direct le forfait téléphonique, qui va de 6 euros à 25 euros, et des téléphones dans un second temps. "Tous les éventuels problèmes ont été résolus et nous voulons nous lancer d’abord en Pays de la Loire à la fin du premier semestre 2024, indiquent les deux fondateurs, ce qui sera le réseau-test, puis dans le grand ouest à la fin de l’année." Avant, envisagent les deux hommes, de se déployer entre autres dans les 18 mois en Île-de-France, Normandie, à Paris et dans les Hauts-de-France.
Levée de fonds
Pour cela, TelcoFactory prépare une première levée de fonds de 500 000 euros en capital, qui permettra d’ouvrir le réseau-test en Pays de la Loire, et veut aussi lever 2,5 millions d’euros en financement pour son fonds de roulement. La jeune entreprise veut accompagner son déploiement avec une montée en charge de ses effectifs. Elle a pour l’heure constitué une équipe de 5 personnes et prévoit le recrutement de 40 à 45 personnes d’ici à trois ans.