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Streiff se tourne vers les marchés industriels
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Streiff se tourne vers les marchés industriels

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Le groupe familial Streiff, créé dans les années trente à côté de Grenoble et spécialisé dans le génie climatique, la plomberie et les métiers de maintenance, était jusqu’alors essentiellement tourné vers le secteur du bâtiment. Le groupe composé de trois sociétés distinctes se tourne désormais vers les marchés de l’industrie.

— Photo : © Streiff

« Rentable » selon son dirigeant, le groupe grenoblois Streiff, composé de trois sociétés dont Streiff (CA 2019 : 14 M€) et Gillet (CA 2019 : 13 M€) spécialisées toutes les deux en génie climatique et plomberie, l’une dans le tertiaire et l’autre dans le secteur hospitalier industriel, assurent environ 50 chantiers par an.

Très axé sur le bâtiment, le groupe familial, qui a pour clients le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), le parc d’attractions Walibi ou encore le spécialiste du textile technique isérois Serge Ferrari, réalise en 2019 environ 40 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 250 salariés (avec la société de services et maintenance Eolya, 13 M€ de chiffre d'affaires) . Avant le premier confinement, il avait cependant anticipé un investissement de 600 000 € pour se tourner vers le marché de l’industrie.

Pallier les effets de cycles dans le BTP

Trois nouveaux ateliers de préfabrication de tuyauteries et chaudronnerie plastique, acier et inox, sur le site de Saint-Martin-le Vinoux (Isère), sont en activité. Une diversification bienvenue. « Nous sommes désormais présents à la fois sur l’activité du bâtiment et de l’industrie. L’une est complémentaire de l’autre », se félicite Emmanuel Ustjanowki, nommé directeur général de la société Streiff il y a un an. « Le marché de l’industrie ne pèse que 10 % de notre activité pour l’instant, mais nous visons 30 % sous cinq ans », note-t-il.

Pour Pierre Streiff, président du groupe fondé par son grand-père, cette diversification permet d’aborder « plus sereinement les fluctuations de demain ». « Dans le bâtiment, il peut y avoir des effets de cycles et puis de l’inertie. Nous redoutons un gros trou d’air dans quelque temps. L’industrie au contraire doit produire, débloquer des investissements et nous serons présents pour y répondre », indique le dirigeant dont le groupe a participé à la fabrication de salles blanches pour la future usine Aledia, producteur de microLeds pour écrans, à Échirolles, et à la construction d’une unité de production bio-cosmétique en atmosphère contrôlée pour Condat à Chasse-sur-Rhône.

Le site de R & D et de prototypage d'Aledia à Échirolles, près de Grenoble — Photo : DR

Pénurie de main-d’œuvre encore d’actualité

Si, en 2021, le carnet de commandes est plein, Streiff cherche des chantiers pour 2022 et constate que les dossiers deviennent plus rares. « Nous nous préparons à aborder une conjoncture qui sera plus tendue et je veux anticiper pour éviter de subir. Notre chance, c’est de maîtriser nos processus », plaide Emmanuel Ustjanowki.

Le groupe a embauché une dizaine de salariés mais s’estime encore en sous capacité. « Nous refusons des chantiers, déplore Emmanuel Ustjanowki. Notre principal frein c’est notre capacité à embaucher des métiers techniques à très forte valeur ajoutée. Et malheureusement, on organise notre prise de commande par rapport à cette pénurie-là ».

À la différence du premier confinement, le confinement en cours ne marque pas de temps d’arrêt dans la production des chantiers. « Au printemps, nous avons apprécié la réactivité de l’État. Faute de protections à proposer à nos salariés, nous n’avons pas facturé pendant deux mois et avons eu recours à un prêt garanti ». Pas cette fois. « À ce stade, ni nos clients ni nos fournisseurs ne nous font défaut », relève le dirigeant qui, en conséquence, ne note « pas de retard ni d’arrêt ».

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