Alpes-Maritimes
Stéphanie Godier : «Le dispositif Rapprochement Université Entreprise, trait d'union entre acteurs des mondes économique et académique»
Interview Alpes-Maritimes # Réseaux d'accompagnement

Stéphanie Godier directrice générale de l'association Recherche et Avenir Stéphanie Godier : «Le dispositif Rapprochement Université Entreprise, trait d'union entre acteurs des mondes économique et académique»

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Le dispositif RUE (Rapprochement Université Entreprise) a été officiellement déployé dans le Var avec le soutien de neuf acteurs territoriaux. Porté par l’association Recherche et Avenir, ce dispositif favorise le développement et l’innovation des PMI, PME, TPE et start-up via la mise en place de collaborations avec les laboratoires de recherche publics. Stéphanie Godier, directrice générale de Recherche et Avenir revient sur ce dispositif, sa méthodologie, ses résultats.

Stéphanie Godier, directrice générale de l'association Recherche et Avenir qui porte le dispositif RUE (Rapprochement Université Entreprise) — Photo : DR

Le Journal des entreprises : Dans quelles circonstances est né le dispositif RUE dans les Alpes-Maritimes ?

Stéphanie Godier : Le projet RUE, pour rapprochement université entreprise, est né en 2014 au sein de la Commission enseignement supérieur innovation recherche de l’UPE 06, que je copréside alors avec Laurent Londeix, délégué régional Provence Côte d’Azur d’Orange. Partant du constat qu’il y avait peu de chances qu’un dirigeant de PME ou de TPE rencontre un chercheur de laboratoire, nous avons voulu fédérer les acteurs du monde économique, de la recherche et des collectivités autour d’une problématique : la difficulté que rencontraient les entreprises à accéder à l’expertise des laboratoires de recherche.

Concrètement, comment fonctionne ce dispositif ?

S. G.: Le dispositif RUE agit comme un trait d’union entre les acteurs des mondes économique et académique. Il favorise la compétitivité des entreprises, des laboratoires de recherche, des territoires et diplômés de master et doctorat, à travers la création de valeurs et d’emplois.

Sa mise en œuvre se décompose en quatre phases. Une phase de sensibilisation et détection des entreprises à potentiel d’innovation et des laboratoires ouverts au partage de leur expertise ; une phase de qualification des besoins des entreprises et des compétences des équipes de recherche ; une phase de mise en relation de l’entreprise avec le chercheur identifié ; une phase d’accompagnement des partenaires jusqu’à la contractualisation de l’accord et au choix du type de financement.

Nous rencontrons les entreprises, nous prenons du temps pour comprendre son besoin et nous leur proposons une solution sur mesure via un laboratoire. L’expérience nous a montré qu’il faut compter un à deux ans pour monter un partenariat.

Quels sont les résultats obtenus dans les Alpes-Maritimes ?

S. G.: À la fin de l’année 2017, en à peine trois ans, le dispositif a permis de diagnostiquer 203 entreprises et de qualifier 108 laboratoires ou équipes de recherche, d’effectuer 95 mises en relation et de mettre en œuvre 88 partenariats : contrat-cadre de recherche, prestation de service, projet étudiant tutoré, montage de thèse de doctorants, recrutement d’ingénieurs ou de jeunes docteurs.

En trois ans, 1,8 million d’euros ont été investis dans les Alpes-Maritimes et 32 postes ont été créés.

Nous avons aussi créé de la valeur et des emplois. En trois ans, 1,8 million d’euros ont été investis dans les Alpes-Maritimes et 32 postes ont été créés, dont 28 en CDD.

Quelles sont les raisons de son succès ?

S. G.: L’une des raisons principales du dispositif RUE réside dans le fait que dans chaque cas, nous veillons au respect des enjeux des entreprises et des laboratoires. Nous intervenons en qualité de facilitateur et mettons en place des solutions sur mesure.

Quelles sont vos attentes dans le Var ?

S. G.: Dans le Var, nous démarrons, mais l’implication du monde économique, de la recherche et des collectivités est déjà une réalité (9 acteurs ont apporté leur soutien : l’Université de Toulon, la CCI et l’Union patronale, le Medef Paca, TVT Innovation, la métropole toulonnaise, la Communauté d’agglomération Var Estérel Méditerranée, la Région Sud et la délégation régionale à la recherche et à la technologie) et permettra au dispositif RUE 83 de s’inscrire dans la politique de soutien et de développement des entreprises. Le succès du dispositif passe également par une présence forte sur le terrain et un soutien de tous les acteurs.

Et demain, vous espérez un déploiement régional ?

S. G.: Notre ambition de rapprocher les mondes économique et académique est partagée par la Région et vient en complément des pôles de compétitivité ou de la SATT Sud-Est.

S’installer dans le Var était une suite logique. Nous avons aussi des contacts en Avignon. Aix-Marseille est un gros morceau. Mais en effet, le dispositif a vocation à s’étendre et il a d’ailleurs été identifié par le Fonds pour l’innovation dans l’industrie (F2I) de l’UIMM.

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