ST Industries : "Nous sommes montés en compétences pour décoller sur le marché de l’aéronautique"
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ST Industries : "Nous sommes montés en compétences pour décoller sur le marché de l’aéronautique"

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ST Industries a été lauréat d’un fonds de soutien à la modernisation de la filière aéronautique. Son dirigeant, Thierry Troesch, explique comment ce programme d’investissement et d’accompagnement lui a permis d’optimiser ses performances dans les domaines digital et industriel sur ce marché particulièrement exigeant.

Thierry Troesch (à gauche), président de ST Industries, a mené avec Lionel Serrat, responsable de la production, différents programmes pour répondre aux exigences du marché de l’aéronautique — Photo : Matthieu Leman

À la fin de l’année 2020, ST Industries (12 M€ de CA en 2023, 120 collaborateurs) composée de quatre entreprises (Armor Précision Méca, Decarmor Décolletage, et UCN Méca dans les Côtes-d’Armor et Breizh Usinages Services, dans le Finistère) œuvrant dans le tournage, le fraisage, la soudure et l’assemblage de pièces, était désignée lauréate du fonds de soutien à la modernisation de la filière aéronautique Open Digit.

En 2021, le marché de l’aéronautique représentait alors 33 % de l’activité de ST Industries, avec le spatial et la Défense. "Nous avons candidaté à l'appel à projet aéronautique porté par France Relance, que nous avons appelé en interne Open Digit, car nous voulions encore nous renforcer sur ce marché très exigeant", confie Thierry Troesch, qui dirige la holding avec son fils Franck.

Open Digit, qui a coûté 750 000 euros, dont plus de 500 000 euros de subvention de l’État, s’est achevé en décembre 2023. En trois ans, il a fait souffler un grand coup de frais technologique et digital sur ST Industries et lui a permis de décoller sur ce marché pointu.

Digitalisation

Comment ? "En investissant dans quatre domaines", précise Thierry Troesch. La digitalisation a permis à l’entreprise de développer un logiciel nommé e-stock, qui permet à ses clients de visualiser le stock et les prévisions de livraison de leurs pièces. ST Industries a également procédé à la refonte de l’architecture de son système d’information et à la mise en place d’un MES (Manufacturing execution system) multisite, pour un suivi en temps réel de la production, des stocks et des flux, et une traçabilité des pièces.

"Nous avons également adhéré au programme Air Cyber, dans le domaine de la cybersécurité", raconte le dirigeant. Porté par BoostAeroSpace (co-entreprise d’Airbus, Safran, Dassault et Thalès), il a nécessité un investissement supplémentaire en matériel de 250 000 euros.

Dans le domaine de l’efficience industrielle, la holding a procédé à la montée en gamme de certains logiciels, et a investi dans deux robots. Enfin, Open Digit a ciblé la performance énergétique et entraîné l’équipement des 60 machines à commande numérique du groupe avec une tablette permettant d’optimiser l’ordonnancement et la maintenance.

Accompagnement sur de nouveaux outils

Thierry Troesch est allé encore plus loin en associant Open Digit au programme Industrie du futur du Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (Gifas). "Il nous a permis notamment d’assister à une démonstration d’outils 4.0 et d’être accompagnés sur notre cahier des charges de mise en place de notre MES", précise le dirigeant.

Toutes ces démarches ont d’ores et déjà porté leurs fruits. "L’aéronautique, le spatial et la défense représentent aujourd’hui 48 % de l’activité", assure le dirigeant. Et devraient dépasser les 50 % en 2024, devant la R & D industrielle (prototypage) et l’énergie, les autres marchés de ST Industries.

Mais la holding, stimulée par sa stratégie payante pour se garantir des parts de marché supplémentaires dans l’aéronautique, lorgne déjà un autre marché : le nucléaire. "Nous travaillons à l’obtention de la certification ISO 19443, dédiée à la qualité et la sûreté nucléaire. Avec un programme de 14 EPR, il y a 30 ans de business devant nous", affirme Thierry Troesch, qui a présidé la CCI des Côtes-d’Armor de 2016 à 2021. "Je souhaite qu’une filière bretonne se structure. Le nucléaire va entraîner 100 000 recrutements dans les dix ans, dont 60 % de créations."

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