La liberté de dépenser votre carte-cadeau où bon vous semble. C’est la promesse de la start-up Sorewards. Fondée en 2019 et basée en partie à Nantes et à Limoges, l’entreprise de six personnes a développé une carte-cadeau utilisable chez tous les petits commerçants ou librairies indépendantes. Cette double localisation entre deux régions lui a permis de lever un million d’euros en mobilisant plusieurs réseaux comme Premier Étage, un réseau d’entrepreneurs nantais, mais aussi ABAB, qui est un réseau de business angels des Pays de la Loire et Limousin Business Angels, qui financent des entreprises en développement en Limousin. "Nous avons constaté qu’il y avait une frustration des bénéficiaires car il y a peu de liberté dans l’utilisation d’une carte-cadeau classique", témoigne Tancrède du Réau, cofondateur et directeur général de la start-up.
Un modèle économique innovant
Le marché des cartes cadeaux représente en France 6,5 milliards d’euros par an. "Environ un milliard d’euros n’est pas consommé car les cartes cadeaux classiques ne sont pas simples à utiliser", témoigne Tancrède du Réau. Les acteurs traditionnels du secteur basent d’ailleurs leur modèle économique sur la récupération de ces sommes non utilisées, et sur les commissions payées par les marques participantes. "Les petites boutiques ne peuvent se permettre de payer ces commissions", explique le dirigeant, qui a basé sa rentabilité sur d’autres leviers, avec un fonctionnement proche d’un compte en banque. "Notre support est une carte visa prépayée, utilisable partout. Les bénéficiaires peuvent aussi réaliser un don à une association s’ils le souhaitent. Nous fonctionnons avec un abonnement pour les entreprises clientes, qui ouvrent un compte pour avoir accès à notre plateforme. De plus, lorsque l’entreprise souhaite débloquer des fonds pour offrir des cartes cadeaux à ses salariés ou à des partenaires, nous prenons 5 % de frais de gestion sur l’appel de fonds", détaille Tancrède du Réau.
Des cartes utilisables à l’étranger
Sorewards revendique déjà une soixantaine de clients : Sephora, Dior, Dassault Systems, et deux entreprises du CAC 40. "Nos clients sont également intéressés par la possibilité de distribuer nos cartes à l’étranger, et de pouvoir de la même manière l’utiliser dans un petit commerce en Espagne par exemple", ajoute le directeur général. La carte-cadeau est entièrement dématérialisée, afin d’éviter de produire du plastique. "Le paiement se fait en ligne via un téléphone. Beaucoup de paiements se feront ainsi dans quelques années", parie-t-il.
La levée de fonds va permettre à la start-up d’accélérer sur le plan commercial. Si Sorewards visait initialement surtout les grosses entreprises, elle s’ouvre aussi aux PME. "On ne lance pas de prospects, mais certaines PME marquent leur intérêt pour notre solution. Depuis septembre, on répond également aux demandes des CSE", ajoute le dirigeant. Cette somme permettra aussi d’enrichir la plateforme, avec l’ambition de faire un retour aux entreprises sur la finalité des sommes dépensées (dons, dépenses locales etc.). "Ces données viendront enrichir la RSE des entreprises", prévoit le dirigeant.
