La société Sophia Genetics, leader de la médecine des données, a inauguré fin juin de nouveaux locaux qu’elle a intégrés à Bidart. La société suisse créée en 2011 et cotée au Nasdaq depuis 2021 est présente en France depuis 2017, avec deux bureaux : l’un à Pessac qui regroupe aujourd’hui une trentaine de salariés, l’autre à Bidart, dans l’enceinte de l’école d’ingénieurs Estia, où travaillent environ 70 salariés. "Nous nous étions trouvés à l’étroit, commente Jurgi Camblong, PDG et cofondateur de Sophia Genetics. Il était important pour nous de fournir de bonnes conditions de travail aux salariés et de nous projeter. Nous espérons avoir une centaine d’employés à Bidart d’ici quelques années." Les nouveaux bureaux sont situés juste en face de l’Estia, au sein de la Technopole Izarbel. 1 255 m2 de bureaux sont loués par Sophia Genetics (contre 323 m2 dans les précédents locaux), dans le nouveau bâtiment financé par la Communauté d’agglomération Pays basque et le Département des Pyrénées-Atlantiques. Un investissement de 11 millions d’euros pour ce bâtiment centré sur les technologies médicales, où une pépinière spécialisée viendra également bientôt s’installer.
Une croissance "prédictive"
En 2017, l’objectif de cette implantation en France, où se trouve aujourd’hui près du quart des 450 salariés de Sophia Genetics, était de créer une unité séparée du siège avec les équipes de développeurs pour qu’ils puissent travailler sur des projets à moyen/long terme, et de se rapprocher de certains marchés en développement et prometteurs pour l’entreprise, notamment en France et en Espagne. La plateforme cloud créée par Sophia Genetics, sollicitée par de nombreux hôpitaux et autres institutions, permet le partage et l’analyse de données médicales pour mieux cibler les soins. Cette plateforme est utilisée par 750 institutions dans 72 pays. L’année dernière, la société a analysé les profils génomiques d’environ 75 000 patients en France et en Espagne.
"Nous parvenons aussi aujourd’hui, en combinant des données génomiques avec des données d’imagerie, à aider les hôpitaux à suivre longitudinalement les patients, et pour certains types de cancers à prédire comment les prochains patients vont répondre à l’immunothérapie en fonction de milliers de cas de patients similaires pour lesquels on a déjà calculé les données", explique Jurgi Camblong. Le succès de la médecine basée sur les données a permis une croissance rapide pour Sophia Genetics. D’un revenu d’un million d’euros l’année qui a suivi la mise en service de la plateforme en 2015, Sophia Genetics a augmenté son chiffre d’affaires à 47,6 millions USD en 2022. "Nous disposons d’un modèle économique très prédictif basé sur la consommation, explique Jurgi Camblong. Nous prévoyons que notre croissance de chiffre d’affaires pour l’ensemble de l’année 2023 sera de 30 % ou plus."
