Le caoutchouc est un vrai potentiel de croissance pour Sofop Taliaplast. Emmenée par son PDG âgé de 79 ans Eugène Reitz, la PME installée à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) au capital entièrement familial investit un local de 3 500 m² à Gétigné, dans le vignoble nantais, pour développer sa production autour de ce matériau. Avec un catalogue de 6 000 références, ce spécialiste de l’outillage professionnel et de l’équipement de protection individuelle à destination du bâtiment, des travaux publics et de l’industrie (casques, taloches, auges…) et de la signalétique (petit et grand formats), dégage un budget de trois millions d’euros pour lancer l’activité sur ce site, probablement fin avril.
Cette septième implantation (trois à Montoir-de-Bretagne, une à Malville en Loire-Atlantique, une à Cugand en Vendée et une Colleville en Seine-Maritime) est la conséquence d’une opportunité venue d’Espagne.
Rachat des équipements d’un concurrent espagnol
Au printemps 2021, le concurrent espagnol de Sofop Taliaplast sur ce marché du caoutchouc cesse son activité. La PME ligérienne acquiert alors ses équipements industriels. "Nous passons ainsi d’une quarantaine à une soixantaine de machines", résume Florian Dijoux, directeur de production de l’ensemble des usines de Sofop Taliaplast. Il fallait donc leur trouver une place. À cette considération de surface, s’ajoute une volonté de croissance. Le déclin du concurrent espagnol et les performances de la PME font gagner à cette dernière des places de marché, la conduisant à une réorganisation pour répondre à la demande et étoffer son carnet de commandes.
Le leader européen sur le caoutchouc qu’est Sofop Taliaplast (la concurrence est essentiellement asiatique et d’Afrique du Nord) va très rapidement doubler sa capacité de production et, au regard de la profondeur du marché, la tripler à horizon cinq ans. Actuellement, entre 800 et 1 000 tonnes sont transformés chaque année.
Une réorganisation pour une meilleure productivité
Seul le site vendéen de Cugand, pour 80 % de son activité, fabriquait jusqu’à présent des contenants en caoutchouc : sceaux, auges, poubelles à grande contenance ou encore la Soupléchelle, produit breveté par Sofop Taliaplast. Avec la création du site de Gétigné, situé à une poignée de kilomètres, le process va être réactualisé.
"Nous nous inscrivons dans une filière de recyclage du caoutchouc, décrypte Florian Dijoux, nous revalorisons 100 % des déchets provenant de différentes sources en Europe et les déchets que nous générons sont réintégrés à notre process". L’usine de Cugand sera dédiée à l'activité de transformation du matériau, première étape du process. Celle de Gétigné sera consacrée à la deuxième étape, le moulage. Quatre postes sont ouverts dans l’immédiat, six autres à court terme, pour rejoindre la trentaine de salariés composant les effectifs de Cugand.
À la conquête de nouveaux pays
En doublant dans un premier temps puis triplant ensuite sa production, Sofop Talialaplast, dont l’activité caoutchouc représente entre 10 et 15 % du chiffre d’affaires, envisage de se déployer davantage en Europe (l’industriel est présent au Benelux, en Espagne, en Italie, en Angleterre…) et ne s’interdit pas de conquérir d’autres pays outre ceux d’Afrique du nord que la PME a déjà investi.
Après une progression de 12 % de son chiffre d’affaires en 2021 (à 45 millions d’euros), Sofop Taliaplast table sur une hausse d’environ 10 % en 2022. La PME de 265 collaborateurs, qui porte en étendard le "made in France" incarné par la relocalisation des machines espagnoles à Gétigné, réalise 14 % de son activité sur des marchés étrangers.
