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Séché Environnement veut réduire d'un quart son empreinte carbone
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Séché Environnement veut réduire d'un quart son empreinte carbone

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Séché Environnement, spécialisé dans le traitement des déchets, affiche l'ambition de réduire de 25 % ses émissions de gaz à effet de serre, d’ici 2030. Le Mayennais compte également accentuer de 40 % ses activités de recyclage, réduisant ainsi les émissions de ses clients. Tels sont les deux engagements de sa stratégie climat, présentée le 3 février.

L’usine Tredi (groupe Séché Environnement) à Salaise-sur-Sanne (Isère) est située en bordure de la plateforme chimique des Roches-Roussillon, à qui elle fournit désormais 50 % de ses besoins en vapeur, via un nouveau réseau de chaleur mis en service fin 2020 — Photo : Audrey Henrion

Séché Environnement (675 M€ de CA en 2020, 6 000 salariés) a présenté sa stratégie de décarbonation, à travers deux objectifs chiffrés. Le premier, réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à ses activités, d’ici 2030. Le second, accroître de 40 % les "émissions évitées" chez ses clients d’ici 2025. Pour cela, une soixantaine d’actions sont envisagées dans chacun des grands métiers du groupe, dont le siège se trouve à Changé (Laval). Séché Environnement traite des déchets non dangereux (ordures ménagères), comme des déchets dangereux, par recyclage ou élimination (incinération). Il intervient aussi pour des opérations de dépollution d’urgence.

Baisser les émissions de gaz à effet de serre

Pour le premier objectif, qui concerne directement ses émissions de GES, Séché Environnement prend comme référence les 626 KtCO2e (équivalent CO2) émises en 2020 (le total 2021 n’est pas encore connu). Après un premier palier de diminution de 10 % d’ici 2025, le but sera donc de réduire d’un quart d’ici 2030, pour parvenir à 470 KtCO2e. Parmi les actions envisagées, décarboner les transport (renouvellement de 74 camions à Calais, par exemple), améliorer l’incinération des déchets (en substituant un combustible non fossile) et augmenter le captage du biogaz sur ses sites. Sur ce dernier point, "nous espérons passer de 85 % à 92 % de captage en renforçant les couvertures de nos installations pour éviter les fuites ; mais à ce stade, chaque point supplémentaire est difficile à obtenir", expose Pierre-Yves Burlot, directeur développement durable de Séché Environnement.

Accroître le recyclage

Pour l’autre volet, les émissions évitées, le groupe va accentuer ses activités de recyclage à haute valeur ajoutée. Séché Environnement est, notamment, l’unique recycleur au monde de brome. Il envisage d'en développer la production. Si le client achète du brome recyclé plutôt que vierge, l’impact carbone de la tonne de brome recyclée est plus de 20 fois inférieur à celui du procédé d’extraction dans le milieu naturel, fait valoir Séché Environnement. "Nous sommes créateurs d’émissions évitées", formule Pierre-Yves Burlot. L’industriel recycle également des solvants via ses installations de distillation.

Autre levier : accroître le volume d’énergie bas-carbone produite et récupérée au niveau des installations de valorisation de déchets. Par exemple, à Salaise-sur-Sanne (Isère), Trédi, filiale de Séché Environnement spécialisée dans la gestion de déchets dangereux, peut fournir 600 000 tonnes de vapeur aux industriels de la plateforme chimique de Roussillon, soit la moitié de leurs besoins énergétiques.

Une émission obligataire de 300 millions d’euros ("Sustainability-Linked Bond") a été effectuée par le groupe fin 2021. Celle-ci a intégré les deux objectifs de décarbonation de Séché Environnement. Ces deux critères extra-financiers ont obtenu la notation Strong ("fort") de la part de Standard & Poors. Ces 300 millions d'euros ne "seront pas exclusivement dédiés au plan de décarbonation, ils répondent aux besoins généraux du groupe", précise Manuel Andersen, directeur des Relations Investisseurs.

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