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Séché environnement dévoile sa stratégie pour dépasser le milliard d’euros de chiffre d’affaires
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Séché environnement dévoile sa stratégie pour dépasser le milliard d’euros de chiffre d’affaires

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Spécialiste du traitement de déchets, Séché environnement a présenté sa stratégie à l’horizon 2026. Celle-ci sera portée par la maîtrise du cycle de l’eau, la décarbonation et la valorisation de déchets. Ces services à forte valeur ajoutée représentent 45 % du chiffre d’affaires du groupe mayennais, qui devrait s’élever à 1,2 milliard d’euros en 2026.

Les produits régénérés comme le brome ou le lithium demain font partie des produits stratégiques à forte valeur ajoutée ciblés par Séché environnement. Ici, l’unité de régénération du brome à Saint-Vulbas (Ain) — Photo : Séché Environnement

Spécialiste du traitement des déchets, Séché Environnement a présenté sa stratégie à l’horizon 2026. Le groupe mayennais confirme d’abord que le milliard d’euros de chiffre d’affaires sera atteint en 2023. L’EBE sera compris entre 215 et 219 millions d’euros. Il devrait être porté à 230 millions d’ici un an, avec un chiffre d’affaires en progression de 5 %.

"Nombre de nos objectifs de croissance pour 2025 ont été dépassés en avance. La marge opérationnelle atteignait déjà plus de 23 % en 2022", détaille le président Joël Séché. Les résultats prévisionnels ont donc été revus à la hausse et les stratégies extra-financières renforcées. Dans la stratégie à horizon 2026, elles seront axées sur la réduction des gaz à effet de serre (objectif -13 %), de consommation d’eau (-13 %) et d’énergies (-12 %) et par une augmentation de l’autosuffisance énergétique (portée à 310 %).

Le marché des eaux industrielles en croissance

Séché Environnement a aussi fait son entrée sur le marché des eaux industrielles. "Avec la reprise d’une partie des activités de Veolia, cette année, nous avons la capacité de conception et de gestion de l’eau au niveau des stations d’effluents, au niveau des stations d’eaux de process. Nous maîtrisons l’ensemble du cycle de l’eau", présente Nicolas Rogeau, directeur des opérations industrielles en charge des services. Le groupe y voit un levier important de croissance. "Seulement 15 % de ces sujets sont externalisés par les industriels. Cela montre le potentiel, poursuit Nicolas Rogeau. Le marché total de l’eau industrielle en France a représenté 1,8 milliard d’euros en 2021. Et on sait que les enjeux (environnementaux, etc.) et le réglementaire (le Plan Eau et ses 53 mesures) vont automatiquement alimenter le marché. On estime la croissance de 4 à 5 % par an." De l’amont à l’aval, ce secteur de l’eau représente plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 680 salariés sur plus de 4 500 collaborateurs de Séché Environnement.

Le Lithium et les "polluants éternels" vont "ouvrir des marchés"

L’offre du groupe s’étend aussi aux produits régénérés ou bas carbone. Des prestations prometteuses en termes de valeur ajoutée sont ciblées, sur le lithium ou encore le brome. Séché est déjà " le principal acteur international du recyclage du brome " et " l’un des principaux producteurs en Europe de solvants régénérés ", des solutions qui permettent aux clients de réduire leurs émissions respectivement de 20 % et de 5 %.

De plus, " on sait que le développement des gigafactories dans le Nord, l’obligation de recycler 50 % des batteries mises sur le marché en 2030, mais également la gestion des effluents de lithium ou des éléments de fabrication des électrolytes vont nous ouvrir des marchés ", avance Sylvain Durécu, directeur de la R & D. Le groupe mène des recherches " sur les piles premières ou sur les batteries en fin de vie ".

Maxime Séché, directeur général du groupe, accompagné de son directeur financier, Baptiste Janiaud, au micro le 13 décembre 2023 — Photo : Capture écran JDE - Séché / Investor Day

Enfin, l’arrêté de juin 2023 sur les PFAS, ou perfluorés communément appelés " polluants éternels ", va ouvrir une nouvelle ligne d’exploitation, d’ici 2025, souligne David Drouin, le directeur commercial.

En plus d’anticiper les réponses aux prochaines normes, Séché environnement veut croiser ses compétences entre ses services clients. Le groupe pense pouvoir y gagner des prestations complémentaires aux contrats déjà actés. Par exemple, en ajoutant la gestion des déchets en plus de la maintenance d’un site ou d’une unité de traitement des eux. " Nous voulons aussi développer les grands comptes, où nous sommes peu présents ", ajoute le directeur commercial.

Plus de 100 millions d’investissements par an

À l’horizon 2026, Séché prévoit un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros. Jusque-là, les investissements industriels devraient se maintenir au niveau de 2023, à hauteur de 100 à 110 millions d’euros par an. Et pour garder des marges de manœuvre, le cash-flow est maintenu à un niveau substantiel de 250 millions d’euros sur la période 2024 à 2026 (hors acquisitions). Dans cet esprit, la valorisation des dividendes devrait rester " légère " et ne pas excéder 1,10 euro.

Le développement externe se fera grâce à un investissement représentant environ 4 % du chiffre d’affaires. Au second semestre 2023, le groupe a déjà opéré plusieurs acquisitions stratégiques en Italie, avec Furia, en Namibie, avec Rent-a-Drum, et au Pérou, avec Essac. Ces rachats apportent " environ 200 millions d’euros au chiffre d’affaires ". L’international représente désormais 30 % du chiffre d’affaires.

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