Spécialisée dans les céramiques techniques avec une expertise particulière dans les liaisons céramique-métal, la Société des Céramiques Techniques (SCT, 250 salariés, CA prévisionnel 2024 : 34 M€), située à Bazet (Hautes-Pyrénées), est présélectionnée dans le cadre de l'AMI "Rebond Industriel" pour mener un nouveau plan d'investissement qui sera étalé sur 3 ans.
Un nouveau cycle de modernisation
Après avoir investi 4 millions d'euros en 2019 pour se doter d'une nouvelle usine dédiée au médical, il est question cette fois de remplacer les machines et de construire une ligne propre avec notamment l'aménagement d'une chaîne de lavage et de salles blanches dédiées à la fabrication de tubes électroniques, l'une des activités de la PME en forte croissance. Au total, 2,5 millions d'euros devraient ainsi être injectés dans l'outil de travail. "L'idée est de digitaliser l'ensemble de la chaîne de production", précise Christophe Marquet, le directeur administratif et financier de SCT.
Un savoir-faire dans les composants implantables
Issue du fleuron local Compagnie Générale Electro Céramique (devenue Ceraver avant de déposer le bilan dans les années 1980) et réputée pour réaliser des produits sur mesure, l'entreprise assure près de la moitié de son activité (80% à l'export) dans le médical. Elle a développé notamment des composants implantables, sous forme de pièces miniatures à la fois isolantes, hermétiques et bio-compatibles, qui assurent les liaisons électriques de stimulateurs cardiaques, d'implants cochléaires et de neurostimulateurs.
Une percée dans la neurostimulation
SCT s'est fixé comme objectif de devenir un acteur de premier plan dans le domaine de stimulation neuronale en s'appuyant sur une technologie baptisée Cermet. "Nous avons acquis auprès des laboratoires Heraeus Medical Components la technologie Cermet que nous développons dans le cadre d'une licence d'utilisation. Cela nous permet de faire de la connectique pour des dispositifs de neurostimulation. Avec cette technologie, nous pouvons réunir sur une surface équivalente à celle d'une pièce de 50 centimes entre 400 et 800 connexions, sachant que les implants auditifs actuels en céramique métal comptent seulement 16 broches de connexion", explique Christophe Marquet.
L'objectif est de travailler avec les start-up pour faire de la neurostimulation et pouvoir soigner certaines pathologies. "A l'instar de Neuralink d'Elon Musk, cette technologie pourra permettre aussi bien d'envoyer des messages au cerveau que d'extraire des informations du cerveau. C'est l'un des véhicules qui permettra de digitaliser la conscience", argumente le dirigeant.
De nouvelles pistes d'innovation
Toujours en matière de R&D, SCT se positionne "sur des marchés plus traditionnels comme le nucléaire, dont la connectique va également évoluer avec la création de petits réacteurs modulaires de faible puissance de type SMR ou AMR", rajoute Christophe Marquet. D'autres pistes de développement sont à l'étude notamment dans l'aéronautique sur les nouvelles motorisations à hydrogène, kérosène vert ou électrique ainsi que dans le domaine de la transition énergétique.
