Fondée en mai 2021, Revival sépare les matières composant les chaussures de sport, puis transforme les semelles en granulats réutilisables dans l’industrie. Portant l’ambition de créer la première chaîne française de recyclage de chaussures, cette entreprise lilloise vient d’expérimenter un premier débouché. Elle a aménagé une piste cyclable en baskets recyclées, à Pont-à-Marcq (Nord), sur la communauté de communes du Pévèle Carembault.
Inaugurée en juillet, celle-ci s’étend sur 272 mètres de long et 3 mètres de large. Son revêtement, conçu par Revival et baptisé Stonegom, comporte 30 % de semelles de baskets recyclées, 70 % de roche volcanique, ainsi qu’une résine servant de liant.
Une piste expérimentale
L'initiative est expérimentale : Revival cherchait un terrain pour tester le Stonegom et Pévele Carembault a répondu favorablement. La piste cyclable représente un investissement de 106 000 euros, porté à 100 % par Pévèle Carembault. "Ce coût est plus élevé que pour un revêtement classique, reconnaît Guillaume Haffreingue, président de Revival, aux côtés de Marie Soudré-Richard et Hélène Guerret, directrices générales. Cette première expérimentation va nous ouvrir des portes : plus nous aurons d’activité, plus nos coûts baisseront".
1,15 tonne de semelles de baskets ont été nécessaires. Revival les a collectées auprès de grandes marques en France, mais aussi des habitants de Pévèle Carembault, avant de les stocker dans son entrepôt puis de les traiter sur sa propre chaîne industrielle, à Tourcoing (Nord). Cette piste cyclable a plusieurs avantages : "une économie de 37 % de CO2 par rapport à du bitume, un pouvoir drainant multiplié par 5, une meilleure acoustique qu’un enrobé en bitume et enfin, une réparabilité et une recyclabilité à l’infini".
Depuis sa création, Revival a déjà traité une centaine de tonnes de chaussures. Avec 8 salariés à la rentrée, l’entreprise va élargir ses activités en recyclant aussi le caoutchouc des balles de tennis et des chambres à air usagées, avec des débouchés comme les revêtements des terrains de sport. Revival vise un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros en 2024, et la rentabilité dès 2025. L’entreprise devrait par ailleurs lever 30 millions d’euros fin 2024 : "Avec cette innovation de rupture, nous devons nous imposer rapidement. Cette enveloppe nous permettra une installation en Asie et aux États-Unis".