L’avis de naissance de G2A Électricité, en juillet dernier à Brumath (Bas-Rhin), est celui d’une renaissance, épilogue heureux pour la plupart des salariés d’Électricité Koessler, principale société du groupe Koessler en difficulté. Amina Ouraghi et Grégory Stahl, deux cadres de l’entreprise spécialisée dans les travaux d’électricité en B to B (pour le tertiaire et les bâtiments collectifs principalement), ont repris la PME à la barre du tribunal de Strasbourg, le 16 juin, après moins de deux mois de redressement judiciaire. Ils ont gardé la quasi-totalité des salariés, ne procédant qu’à un seul licenciement économique. L’effectif actuel se monte à 37 personnes.
Carnet de commandes garni
Sous ses nouvelles couleurs, G2A reprend son activité débarrassée du passif financier, avec un carnet de commandes confortable, qui s’est déjà étoffé, à environ cinq millions d’euros pour les 12 à 16 prochains mois. La principale difficulté du moment porte sur le recrutement : sept postes sont à pourvoir, essentiellement en production.
Créée en 1972, Koessler, pourtant en plein essor, avait été mis à mal par "des causes malheureusement classiques", énumère Amina Ouraghi : effet à retardement du Covid-19 qui a entraîné la mise en place d’un prêt garanti par l’État (donc de son remboursement), explosion des coûts et marchés non révisables, permis de construire suspendus, etc. À cela s’est ajouté le rachat de l’entreprise Iller Électricité (à Molsheim dans le Bas-Rhin) en octobre 2020, en pleine crise de Covid, un mariage mal engagé qui a fragilisé Koessler.
Redonner des bases saines
"La reprise de Koessler Électricité par G2A Électricité sera marquée par de nombreux changements afin de donner à G2A Électricité des bases saines", expliquent les dirigeants. Dans un premier temps, "l’objectif est de rassurer tout le monde, partenaires, clients, salariés et de consolider le patrimoine acquis, de le pérenniser", précise Amina Ouraghi. "Il nous faut refaire des fondations solides, ne pas se disperser".
Une fois les bases renforcées, de nouvelles étapes pourront être envisagées : sur l’organisation, "à moyen terme, il faudra revoir certains positionnements. Nous étions deux cadres de l’entreprise et avions clairement identifié les dysfonctionnements organisationnels et structurels. Nous savons ce qu’il faut mettre en place". Le déploiement d’une méthode de suivi de chantier est notamment envisagé.
Il sera également temps de développer de nouveaux métiers. "Nous les avons en tête. La réflexion est menée et la mise en action en cours", confie la nouvelle co-dirigeante, qui préfère pour le moment "rester discrète sur le sujet". Les énergies renouvelables devraient représenter les principales diversifications. Déjà expert sur l’installation de bornes de recharge électrique, G2A perfectionnera son savoir-faire pour de nouveaux métiers, soit en interne, soit sous forme de partenariats.
Dans le cadre du redressement, Iller Électricité a été reprise par Serindus (30 M€ de CA, 300 collaborateurs), basé à Bischwiller (Bas-Rhin).
