Pas-de-Calais
Recapitalisé, le fabricant de bornes de recharge électrique DBT se prépare à un retour de la croissance
Pas-de-Calais # Industrie # Levée de fonds

Recapitalisé, le fabricant de bornes de recharge électrique DBT se prépare à un retour de la croissance

S'abonner

Le fabricant de bornes de recharge pour véhicules électriques DBT a réorganisé son capital à la faveur d’une levée de fonds de 8 millions d’euros, début 2024. La PME est désormais bien armée pour financer son développement sur un marché de plus en plus porteur.

La nouvelle génération de bornes de recharge ultrarapide de DBT, baptisée Milestone, est déployée depuis février 2024 — Photo : DBT

Il s’agit d’un "vrai tournant" pour DBT, selon son dirigeant, Alexandre Borgoltz. La PME basée à Brebières (Pas-de-Calais), près de Douai, a réussi début 2024 sa sortie d’un mode de financement salutaire, mais non sans inconvénient. En 2020, le fabricant de bornes de recharges rapides pour véhicules électriques, coté en Bourse depuis 2015, avait en effet opté pour un financement en "Equity line", avec ABO pour partenaire.

"C’est un produit financier qui présente beaucoup d’avantages, et notamment, de la flexibilité. Mais il entraîne une dilution très importante, puisque de nouveaux titres sont émis de façon quasi quotidienne, et immédiatement mis sur le marché. Cela nous a été très utile à un moment donné, et nous a permis de financer notre rebond. Mais il fallait réussir à en sortir", présente le dirigeant de la PME de 85 salariés.

Retour à la rentabilité pour 2025

C’est désormais chose faite. L’industriel, qui a vu ces dernières années son offre validée par le marché et ses perspectives s’améliorer, a pu convaincre des investisseurs plus traditionnels. Il a levé 6,5 millions d’euros au mois de mars auprès d’une douzaine de fonds d’investissement, complétés par un peu moins de 1,5 million d’euros, levés en bourse. Le capital de la PME est désormais détenu à environ 70 % par les nouveaux actionnaires, à 2 % par la famille Borgoltz, et à 30 % par des petits porteurs.

Une fois soldée sa dette auprès de son ancien intermédiaire financier, DBT dispose donc de quelque 5,7 millions d’euros d’argent frais, qui va lui permettre de financer sa croissance.

Car si la rentabilité n’est toujours pas de retour pour la PME, qui a vu son résultat net plonger de -5,9 à -9,1 millions d'euros (-54 %) en 2023, les perspectives sont bonnes, assure Alexandre Borgoltz. Le chiffre d’affaires de DBT est en progression depuis deux ans, et a augmenté de 8 % l’année dernière, passant de 9,8 à 10,6 millions d’euros. Et son dirigeant est confiant dans le retournement prochain de l’entreprise. "Nous avons eu des charges non récurrentes, comme notamment, des investissements pour multiplier notre capacité industrielle par cinq, et un fort besoin de trésorerie pour financer l’installation de stations de recharge. Mais nous maintenons notre feuille de route : un retour à l’équilibre dès 2025 avec 25 millions de chiffre d’affaires, et 50 millions en 2028", assure Alexandre Borgoltz.

Accélération de la demande

Pour y parvenir, DBT mise sur la forte progression de ses deux entités, CEV, qui conçoit et fabrique les bornes de recharge ultra-rapides, dont la dernière génération a été lancée en février 2024 (80 % du CA) et R3, qui exploite des stations de recharge, pour la plupart installées sur des parkings de retailers (20 % du CA). "Toutes nos activités sont en croissance. Sur la partie industrielle, la demande de nos clients, des collectivités, des opérateurs et des installateurs, est en forte hausse. Sur notre partie exploitation, nous avons déjà 55 stations en fonctionnement, et nous allons en installer 80 en 2024, avec l’objectif d’atteindre les 350 en 2026," décrit Alexandre Borgoltz.

"Premier réseau de recharge rapide en Hauts-de-France"

Surtout présente dans les Hauts-de-France pour le moment, R3 opère "le premier réseau de recharge rapide dans la région", se positionnant sur "la recharge du quotidien". "La demande est vraiment là. Avec R3, nous avons mis un an à délivrer notre premier GWh, entre 2022 et 2023. Et seulement 4 mois pour le second, sur le début 2024. Toutes les projections, même les plus prudentes, montrent qu’une accélération de la demande est à prévoir", se projette Alexandre Borgoltz.

Pas-de-Calais # Industrie # Levée de fonds