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Poxel Pharma : "L'accès au financement via des levées de fonds est devenu beaucoup plus difficile"
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Thomas Kuhn directeur général de Poxel Pharma "L'accès au financement via des levées de fonds est devenu beaucoup plus difficile"

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Dans un contexte où les apports de fonds du marché du capital-investissement se raréfient, la biotech lyonnaise Poxel Pharma, spécialisée dans les médicaments pour les maladies métaboliques, doit trouver de nouveaux partenaires pour financer les tests de ses molécules et préparer leur commercialisation.

Thomas Kuhn, directeur général de Poxel Pharma — Photo : Poxel Pharma

Quel bilan faites-vous aujourd'hui de l’activité de Poxel Pharma (50 salariés ; 83 000 euros de chiffre d'affaires au 1er semestre 2022) ?

Nos molécules ciblent les maladies métaboliques dans 3 domaines. En premier lieu, le diabète de type 2, qui est une maladie de civilisation causée par un excès de sucre ; la stéatohépatite non alcoolique (NASH) dite "maladie du foie gras", liée à un excès de graisse notamment dans le foie et le système cardiovasculaire, et des maladies rares dites orphelines caractérisées par l’accumulation des graisses au niveau du système nerveux central (adrénoleucodystrophie).

En 2021, nous avons commencé la commercialisation de Twymeeg qui est l’aboutissement de nos travaux de recherche sur le diabète de type 2 depuis la création de la société en 2009. Le produit est fabriqué et vendu par notre partenaire Sumitomo Pharma au Japon, qui nous verse des royalties de l’ordre de 8 % du chiffre d’affaires. Ce sont d’ailleurs les ventes de ce médicament qui ont généré notre chiffre d'affaires de 83 000 euros au premier semestre 2022.

Pour la Nash, l’étude de phase 2 a confirmé l’efficacité et la bonne sécurité de notre produit dans la population cible. Il est prouvé que notre médicament ralentit la fibrose du foie.

Nous sommes également en phase 2 pour les maladies rares, dont les investissements R & D de phase 3 sont moins lourds - quelques dizaines de millions d’euros - que pour le diabète et la Nash.

Quels sont les prochains défis de l’entreprise ?

Pour le diabète de type 2 qui représente un investissement R&D de 250 millions d’euros, nous recherchons des partenaires pour fabriquer et commercialiser Twymeeg en France et dans les pays occidentaux, à l’image de ce que nous avons mis en place au Japon. Le marché est malheureusement très prometteur puisque l’on estime à 450 millions le nombre de personnes souffrant du diabète de type 2 dans le monde. Pour la Nash, nous allons lancer la phase 3 de test du produit - la plus coûteuse - sur quelques centaines de patients pour une durée de deux ans tout en préparant la phase de commercialisation. Dans ce but, nous sommes en quête d’un partenaire type Big Pharma (Novartis, Novo Nordisk, AstraZeneca, etc...) qui puisse cofinancer cette montée en puissance. Les premiers produits ne seront commercialisés qu’à horizon 2026-2027.

Comment allez-vous répondre à ce besoin de financement ?

La société a déjà levé 301,4 millions d’euros depuis sa création, notamment auprès de Bpifrance (18,5 % des parts), mais, depuis un an, l’accès au financement via des levées de fonds est devenu beaucoup plus difficile. Aussi, dans l’attente de la montée en puissance de nos ventes, nous recherchons d’autres modalités de financement. Nous venons de restructurer notre dette de 30 millions d'euros contractée auprès de l’investisseur spécialisé IPF Partners et de souscrire une ligne de financement en fonds propres d’un montant initial brut de 4 millions d’euros auprès d’Iris Capital Investment. Ce qui nous donne une visibilité en termes de trésorerie jusqu’en février 2023. Nous étudions aussi comment monétiser par anticipation notre flux de royalties.

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