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Pour Virginie Beurton-Le Mignon, présidente du Medef Anjou, "les prévisions pour 2024 restent compliquées"
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Pour Virginie Beurton-Le Mignon, présidente du Medef Anjou, "les prévisions pour 2024 restent compliquées"

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Pour le Medef Anjou, l’année 2024 qui débute offre peu de visibilité, selon sa présidente Virginie Beurton-Le Mignon. Si certains signaux, comme un niveau d’investissement des entreprises ou la hausse des chiffres d’affaires en 2023, sont encourageants, d’autres le sont moins, à l’instar des difficultés rencontrées actuellement dans les secteurs de la construction immobilière ou l’automobile.

Virginie Beurton-Le Mignon a succédé à Bertrand Schaupp à la présidence du Medef Anjou en juin 2023 — Photo : Olivier Hamard

A l’aube de cette nouvelle année, la nouvelle présidente du Medef Anjou Virginie Beurton-Le Mignon, élue présidente du Medef Anjou le 27 juin 2023, envisage 2024 comme une période contrastée, entre incertitudes et espoirs, avec pour le mouvement qu’elle préside une priorité : les actions qui intègrent la transition environnementale, tout en soutenant et en accompagnant les dirigeants locaux.

Aller chercher quelques points de PIB

La construction immobilière et le secteur de l’automobile marquent depuis plusieurs mois un coup d’arrêt et pourraient bien ralentir la dynamique enregistrée par les entreprises ces dernières années. C’est pour le moins ce que craint Virginie Beurton-Le Mignon, à l’heure de dresser des perspectives pour 2024 : "Lorsque les secteurs de la construction neuve et de l’automobile ne se portent pas bien, cela peut avoir des répercussions sur l’économie, directement pour les entreprises du bâtiment et pour les sous-traitants. Mais parallèlement, en Maine-et-Loire, les chiffres d’affaires des entreprises ont progressé en moyenne de 8,41 % l’an dernier et leurs investissements ont aussi augmenté de 8 %, ce qui représente des indicateurs positifs." Et la présidente du Medef Anjou de rappeler également que l’activité des entreprises se maintient et que le taux le chômage, qui s’établit à 6,8 %, demeure au-dessous de la moyenne nationale. "Cette activité soutenue devrait permettre d’aller chercher quelques points de PIB en 2024, mais nous restons dans une forme de situation intermédiaire, dans un contexte tendu, et on ne sait pas si cela va basculer d’un côté ou de l’autre."

Moral variable

Cette difficulté à se projeter rend le moral des chefs d’entreprise variable, à l’image du contexte actuel, et ce dans tous les secteurs, souligne Virginie Beurton-Le Mignon : "Le moral des dirigeants est excessivement variable, indique-t-elle. Ils ont confiance en ce qu’ils ont mis en place dans leur entreprise, mais sont perplexes sur ce qui leur échappe et qui n’est pas de leur ressort. Il y a une envie d’agir et d’investir, mais des doutes et des inquiétudes subsistent, liés par exemple au contexte géopolitique ou à la capacité des pouvoirs publics à accompagner les entreprises." Pour la présidente du Medef Anjou, la période actuelle et les transitions, environnementales sociétales et numériques, requestionnent les modèles de production, et les réglementations ajoutent à la lassitude de certains dirigeants : "Nous avons pour mission de les aider pour s’en sortir au mieux, donner des clés de lecture, soutenir et accompagner."

Priorité à la transition environnementale

En 2024, le Medef Anjou veut poursuivre l’accompagnement des chefs d’entreprise locaux, avec entre autres priorités les actions qui intègrent la transition environnementale. L’an passé, un parcours de 5 ateliers était proposé sur ce thème aux dirigeants. Un nouveau cycle de 6 ateliers va être lancé cette année, sur la décarbonation, le numérique responsable ou encore l’intégration de la transition environnementale dans la stratégie de l’entreprise. "La plupart des dirigeants sont convaincus par l’importance de ce sujet, soutient Virginie Beurton-Le Mignon, mais souhaitent des réponses à leurs questions : comment je fais, comment je finance, de quelle manière porter ce modèle sur plusieurs années et comment embarquer les équipes dans ce changement ? Mais c’est aussi une véritable opportunité pour les entreprises, car de plus en plus de clients et de donneurs d’ordres vont être attentifs aux engagements de leurs fournisseurs ou sous-traitants."

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