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Pollustock étend ses filets anti-déchets en Europe
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Pollustock étend ses filets anti-déchets en Europe

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Pour Pollustock, l’équation est simple : 80 % déchets en mer étant d’origine terrestre, il suffit de les bloquer en amont. C’est ce que permettent les filets fabriqués par l’entreprise née près de Cannes il y a 15 ans. Une solution qui a séduit des dizaines de collectivités en France et désormais aussi en Europe. Pour accélérer, Pollustock vient de boucler une levée de fonds et en vise une seconde d'ici la fin de l'année.

Plus de 600 filets anti-déchets de Pollustock sont installés pour protéger les milieux aquatiques, comme ici dans l’agglomération de Rodez — Photo : Pollustock

Pollustock (11 salariés, CA 2023 : 1,3 M€) avait bouclé une première levée de fonds de 800 000 euros en 2022 pour accélérer le déploiement de ses filets anti-déchets en France. Elle vient de conclure un nouveau tour de table auprès de ses investisseurs historiques, parmi lesquels Philippe Guerret, pdg du groupe M2i (200 salariés), spécialisé dans le biocontrôle des cultures. De nouveaux business angels se sont également joints à l’opération.

"Reconnecter écologie et économie"

"Nous ne communiquons pas le montant de la levée. Disons qu’il est significatif, concède Stéphane Asikian, président de l’entreprise qu’il a fondée en 2009 à Mandelieu, près de Cannes. Pollustock est arrivé à une maturité technique et technologique. Maintenant, nous allons construire une vraie politique commerciale pour accélérer. Nous sommes une entreprise à impact, nous n’avons pas cherché à faire du chiffre d’affaires, mais nous avons réussi à reconnecter écologie et économie."

600 filets déjà installés

Car les besoins sont immenses et ses filets convainquent aisément. Fixés à la sortie des réseaux d’eaux pluviales et déversoirs d’orages, ils captent tous les déchets avant qu’ils n’atteignent les milieux aquatiques. Bouteilles, canettes, lingettes, mégots, la pêche est invariablement fructueuse. À ce jour, 600 filets et quelque 3 000 paniers filtrants sont installés, de Rouen à Rodez, des aéroports Marseille Provence ou Nice Côte d’Azur aux autoroutes de Vinci, en passant par Blois (Loir-et-Cher), Saint-Tropez ou Pornic (Loire-Atlantique).

"Si nous faisons ce qu'il faut, cette pollution n'existera plus d'ici dix ans."

Et désormais aussi, à l’international. Après l’Espagne et la Grèce, Pollustock compte un nouveau partenaire en Suisse et est en négociations avec un autre en Italie. "Nous conservons la partie étude technique et ne choisissons que des partenaires solides et ultra-motivés, avec lesquels nous partageons les mêmes valeurs, pour assurer la pose des filets et l’accompagnement des clients afin de répondre aux contraintes d’installation. En 2009, personne ne voulait de nos solutions, mais depuis deux ans, nous constatons une réelle prise de conscience internationale. Nous sommes constamment sollicités."

Une nouvelle levée en vue

D’où ce besoin en financement et ces levées de fonds. Il faudra recruter, assurer de nombreux déplacements, renforcer le bureau d’études. "Nous sommes des urgentistes. Nous devons aller vite pour couper le robinet des déchets." Ainsi, un autre tour de table devrait suivre dans l’année, soutenu par des fonds institutionnels à impact.

Car si toutes les collectivités et institutions qui s’attachent aujourd’hui les services de Pollustock ne le font que par choix et non par obligation, Stéphane Asikian veut être prêt si la loi devait finir par les y contraindre. Une loi que le dirigeant appelle bien sûr de ses vœux: "Si nous faisons ce qu’il faut, cette pollution n’existera plus d’ici dix ans. Nous en connaissons l’origine, nous avons la solution, nous en maîtrisons l’exploitation. C’est à notre portée."
Pollustock a intégré en décembre dernier l’index "French Blue Tech" qui rassemble les 35 start-up du secteur maritime les plus prometteuses.

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