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Les filets anti-pollution font grandir Pollustock 
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Les filets anti-pollution font grandir Pollustock 

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Si la lutte contre les déchets est un sujet d’actualité, Pollustock s’est penché sur la question dès 2009. Depuis, la petite entreprise basée dans les Alpes-Maritimes est devenue une référence dans la lutte contre les pollutions en milieu aquatique avec ses barrages flottants et ses filets anti-déchets. Une expertise à laquelle grands groupes et collectivités font appel.

— Photo : O. Oreggia

« Pour être honnête, je n’avais aucune sensibilité environnementale quand Vinci fait appel à nous en 2009 », avoue Stéphane Asikian, dirigeant et cofondateur de Pollustock (8 collaborateurs, CA 2018 : 620 000 €). Dix ans plus tard, l’homme s’est forgé une tout autre vision et son entreprise basée à Mandelieu, dans les Alpes-Maritimes, est devenue une référence contre la pollution en milieu aquatique avec ses barrages flottants et ses filets de rétention des déchets.

« Nous nous développons avec prudence. Nous sommes très courtisés en Europe mais nous refusons des chantiers et des clients. Nous ne voulons pas faire de compromis avec ceux qui ne partagent pas nos valeurs », assure le dirigeant qui prévoit une accélération de son activité en 2020 avec notamment de gros objectifs en Afrique. Les effectifs devraient doubler pour atteindre une quinzaine de salariés.

La métropole de Marseille s’est tournée vers elle cet été pour installer ses filets (fabriqués en Espagne et en République Tchèque) sur des exutoires de son littoral afin de capturer bouteilles, canettes et autres avant qu’ils n’atteignent la mer. La Ville d’Allos, dans les Alpes-de-Haute-Provence, lui a quant à elle commandé un moyen de stopper les microdéchets. Ainsi, Pollustock a mis au point un filet pouvant emprisonner jusqu’aux mégots de cigarettes.

Traversée du désert

La société a su grandir et atteindre une expertise unique en son genre, précisément en répondant pas à pas aux besoins de ses clients. « En 2009, Vinci effectue des travaux dans la réserve naturelle de Port-Cros dans le Var. Il lui faut un filet anti MES, matières en suspension. Nous n’étions rien du tout, nous n’étions que deux, mais nous avons répondu à leur demande et réalisé le premier barrage anti-MES ! Aujourd’hui, nous avons des ingénieurs mais à l’époque, nous avons bricolé », se souvient Stéphane Asikian, ancien étudiant en droit et ancien maçon.

« Mais à l’époque, il n’y avait pas de réglementation sur la gestion de la pollution. Nous avons donc ensuite traversé un désert de 5 ans, sans avoir de quoi nous payer. » Jusqu’à la « consécration » en 2014 quand Bouygues embarque la petite entreprise dans le gigantesque chantier d’extension de Monaco sur la mer. « Quand Bouygues nous consulte pour stopper les matières en suspension sur une zone allant de zéro à cent mètres de profondeur, personne n’avait encore fait cela mais nous avons accepté de le faire. »

Le plus gros filet à macrodéchets au monde

Vinci se tourne à nouveau vers Pollustock pour élaborer une solution qui retiendrait les déchets sur son réseau de collecte d’eaux pluviales et s’adapterait à tous les contextes d’utilisation. « Nos filets ne sont pas une solution miracle, si rien n’est fait en amont pour éviter qu’il y ait des déchets, cela ne sert à rien. Mais la réponse que nous apportons alors à Vinci est modélisable et donc déployable à l’échelle territoriale. Elle peut stopper 50 à 70% du problème, ce qui est énorme. »

Pollustock collabore aujourd’hui avec Lydec, filiale de Suez Environnement, à Casablanca « sur le plus gros filet à macrodéchets au monde dont la capacité de rétention est de 260 m3. » Selon WWF, 600 000 tonnes de plastique sont rejetées en Méditerranée chaque année. Les filets de Pollustock ne seront pas de trop.

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