Installée à Sautron, près de Nantes, la société Placel Chupin, spécialisée à l’origine dans les sacs publicitaires, est aujourd’hui positionnée sur des activités de conditionnement, d’impression et de personnalisation d’emballages plastiques alimentaires et non alimentaires. "Nous travaillons aujourd’hui quasi exclusivement le plastique. Nous produisons des films en polyéthylène et polypropylène, nous les imprimons avec des fichiers flexibles et les façonnons", résume Philippe de Cambourg, dirigeant et actionnaire de Placel Chupin. La PME, qui emploie 35 salariés pour un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros, exerce ainsi un double métier. Elle fabrique, d’une part, des bobines de matières aptes à passer sur les machines des clients pour leurs applications spécifiques, répondant à différentes contraintes, en termes de normes alimentaires, de résistance aux UV, de durabilité… Elle personnalise, ensuite, ces emballages à travers des activités de graphisme et d’impression. Placel Chupin s’adresse principalement à trois marchés : l’univers du jardin (jardineries et grandes surfaces alimentaires, fabricants de terreaux, d’engrais, de produits phytosanitaires…), l’industrie agroalimentaire (produits secs et surgelés, à l’exception des produits sensibles comme la viande) et les grands groupes industriels régionaux, comme Armor ou Wirquin.
Virage "vert"
"Il s’agit d’un métier à la fois technique et capitalistique, car nécessitant de gros investissements en matériel", souligne Philippe de Cambourg. La plus récente illustration en est l’investissement de 2 millions d’euros que vient de réaliser l’entreprise dans une nouvelle ligne de fabrication de films polyéthylène. Entré en fonctionnement en décembre, le nouvel équipement a bénéficié d’une subvention de 800 000 euros dans le cadre de France Relance. En effet, cette machine, haute de 15 mètres, va permettre à Placel Chupin d’intégrer davantage de matières recyclées dans ses emballages. "Nous utilisons de plus en plus de plastiques régénérés. C’est un virage que nous avons pris depuis trois ans à la demande de nos clients. La nouvelle machine nous permet, non seulement d’utiliser des plastiques recyclés, mais également de les mélanger. En combinant le réemploi de nos déchets et des sources maîtrisées d’approvisionnement en matières recyclées, nous arrivons à incorporer deux tiers de régénérés dans nos plastiques hors alimentaires. Pour moi, c’est la solution d’avenir, bien plus que l’utilisation de matériaux de substitution", fait valoir le dirigeant.
Industrialisation des process
Par ailleurs, équipée de multiples capteurs pour régler l’épaisseur des films au micron près, la nouvelle ligne de production, qui tourne en continu, permet de délivrer de plus gros volumes, "de manière plus sécurisée, avec un niveau de qualité supérieur. Nous possédons désormais un outil de pointe grâce auquel nous pouvons augmenter de 30 à 50 % nos capacités de production et gagner en efficacité. Avec cette nouvelle machine, nous entrons véritablement dans l’ère industrielle", affirme Philippe de Cambourg. Cette nouvelle ère sera aussi celle du passage de flambeau du dirigeant à son fils, Gonzague de Cambourg, dans le cadre d’un processus de transmission entamé il y a deux ans.
