Ille-et-Vilaine
Philippe Plantin (CMA 35) : « Je reste dubitatif quant à la régionalisation des chambres de métiers »
Interview Ille-et-Vilaine # Artisanat

Philippe Plantin (CMA 35) : « Je reste dubitatif quant à la régionalisation des chambres de métiers »

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Philippe Plantin, président de la chambre de métiers et de l'artisanat d'Ille-et-Vilaine, est prêt à travailler avec ses confrères des autres Chambres des métiers et de l'artisanat bretonnes en vue de mettre en œuvre leur régionalisation. Celle-ci sera effective au 1er janvier 2021.

Philippe Plantin, président de la chambre des métiers et de l'artisanat d'Ille-et-Vilaine — Photo : © Virginie Monvoisin

La régionalisation des chambres de métiers doit être effective au 1er janvier 2021. Où en êtes-vous dans l’organisation de ces changements ?

Philippe Plantin : 2019 a été une année de grosse réflexion. 2020 sera l’année de la transition. En effet, nous sommes contraints par la loi de nous régionaliser, sous forme d’Epur (établissement public unique régional, NDLR). La difficulté réside dans le fait que nous ne connaissons pas encore le cadre réglementaire précis. Nous avons pour l’instant seulement un cadre général. Pas évident donc de se projeter pour nos 186 salariés en Ille-et-Vilaine, et 800 personnels au niveau de la Bretagne. Je reste d’ailleurs dubitatif sur la latitude qui sera laissée aux territoires quant au maintien d’un vrai service de proximité. Car demain, les décisions et les budgets seront arbitrés au plan régional. Sur le volet économique, définir nos grandes lignes au niveau régional n’est pas incohérent, mais sur le volet formation, cela me paraît plus compliqué. En effet, nos actions sont très liées à nos contacts de proximité avec les entreprises (18 000 artisans en Ille-et-Vilaine), les jeunes (4 400 apprentis) et leurs familles.

Quels sont les grands changements qui se profilent sur ces deux volets ?

P. P. : Côté économique, nous allons mutualiser les recettes et les dépenses. Nous allons devoir nous organiser, car actuellement, nos méthodes sont très différentes d’un département à l’autre. Demain, nous n’aurons plus de recettes issues directement des stages préalables à l’installation, de la gestion des inscriptions au registre des métiers ou des contrats d’apprentissage. Tout cela est soit rendu facultatif, soit centralisé au niveau national. Résultat, nous avons dû mettre en place toute une démarche commerciale, sous forme de « packs » pour proposer des accompagnements à nos adhérents et générer des recettes. C’est un changement d’axe fort, qui doit nous aider à avoir les moyens d’organiser la régionalisation. Côté formation, nous devons aussi avoir une démarche plus commerciale, puisque la loi Pénicaud nous met en concurrence avec les organismes privés de formation professionnelle. Avec la CCI, notre partenaire historique, nous avons créé une SAS pour nous renforcer et aboutir à une Faculté des Métiers nouvelle génération. Nous avons obtenu l’accord de la préfète en novembre dernier, mais avec deux points de vigilance : le changement de statut pour nos personnels, et l’intégration de cette structure au sein du futur Epur.

Quels sont les autres projets de la CMA 35 en 2020 ?

P. P. : Nous travaillons toujours à l’arrivée de l’école de cuisine Ferrandi. Pour accueillir les étudiants dès la rentrée prochaine, nous recherchons des locaux de 1 200 à 1 500 m², idéalement en centre-ville de Rennes. À la Faculté des Métiers, nous allons déménager notre pôle formation automobile. Nous venons d’investir 1,5 million d’euros dans l’achat d’un nouveau bâtiment à Ker Lann, sur 2 300 m² (anciens locaux de Stryker, fabricant de prothèses).

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