Pêcheries d’Armorique mécanise son atelier et double sa surface
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Pêcheries d’Armorique mécanise son atelier et double sa surface

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Pêcheries d’Armorique vient de mettre en service un nouvel atelier de transformation et d’emballage sur le port d’Erquy. Il a doublé de surface et a bénéficié des améliorations expérimentées sur les autres sites du pôle marée du groupe Le Graët. Parmi elles, le confort des salariés, toujours plus stratégique pour attirer et conserver ces collaborateurs.

Le nouvel atelier a nécessité dans son ensemble un investissement de 3 millions d’euros — Photo : Matthieu Leman

Pêcheries d’Armorique (19 M€ de CA en 2021, 26 M€ attendus en 2022, 40 salariés et une trentaine d’intérimaires selon les saisons) a inauguré en octobre 2022 un nouvel atelier sur son site du port d’Erquy. Le nouvel équipement fait plus que doubler de surface, passant de 300 à 700 m², et a été entièrement repensé. Le tout pour un investissement de 3 millions d’euros, comprenant la restructuration des locaux et le process.

Le site a été industrialisé avec différents équipements comme un tapis roulant évacuant en permanence les déchets (recyclés à presque 100 %, notamment dans l’alimentation animale), des porte-caisses amenant les poissons mécaniquement à hauteur des salariés et une machine de glaçage automatique. L’ERP, qui était vieillissant, a été changé avec la société Cornouaille Informatique (Quimper). "Il gère les flux entrants, les flux sortants et l’information", explique Arnaud Roy, directeur de l’entreprise. "Des écrans tactiles ont été installés sur les lignes où sont imprimées les étiquettes d’expédition pour les caisses : l’ensemble du système a été repensé."

7 millions d’euros investis sur les sites du pôle

Cette nouvelle installation a bénéficié des expériences et des investissements réalisés sur les autres sites du pôle marée du Groupe Le Graët (200 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, 800 salariés), basé à Guingamp, auquel appartient la PME. "7 millions d’euros auront été investis ces quatre dernières années au total", souligne Stéphane Jouanno, directeur technique du pôle. Notamment 2 millions d’euros en 2021 chez Halios Men Ar Groas (transformation de poissons) au Guilvinec (Finistère) et 1,8 million d’euros chez la société de mareyage Gallen (Finistère), propriété du groupe depuis 2016. C’est dans les anciens locaux du site d’Erquy de cette dernière, contigus à ceux des Pêcheries d’Armorique, qu’a été installé le nouvel atelier de l’entreprise. Gallen Erquy avait déménagé il y a deux ans dans un nouveau bâtiment, un peu plus loin sur le port.

Stéphane Jouanno (à gauche), directeur technique du pôle marée du groupe Le Graët et Arnaud Roy, directeur délégué de Pêcheries d’Armorique dans l’une des salles où les poissons s’achètent et se revendent — Photo : Matthieu Leman

Augmenter les volumes

Ce nouvel atelier aux lignes dynamiques répond à deux objectifs principaux. Tout d’abord, il vise à augmenter les volumes de transformation en "prêt à cuisiner" (découpe en filet, passage de la lotte en queue de lotte, de la raie en aile de raie, de la coquille en noix de Saint-Jacques…) et à l’emballage du "brut de pêche" (poissons entiers). Ceci afin de répondre à la demande croissante des consommateurs finaux en produits plus faciles et rapides à consommer. Et de répondre par le volume à l’augmentation de clients de plus grande la taille, notamment les GMS et centrales d’achat (un tiers de l’activité) et les grossistes (un tiers), qui ont remplacé peu à peu les plus petits mareyeurs depuis le passage aux criées informatisées, qui ont révolutionné le métier. Le dernier tiers de l’activité part à l’export, notamment en Europe du sud, friande des céphalopodes (seiches, encornets) bretons. Désormais, la production du site d’Erquy peut monter jusqu’à 3 500 colis par jour. "On peut monter à 700 colis préparés par heure en heure de pointe", se félicite Arnaud Roy. "Les volumes expédiés sont de 10 à 12 tonnes par jour." Le gain de temps est estimé entre quinze et 20 minutes par commande.

Limiter la consommation d’énergie

Le second objectif du nouvel équipement appartient au domaine de la RSE. Il vise notamment à limiter la consommation d’énergie. "Nous avons installé de nouvelles installations frigorifiques plus respectueuses de l’environnement puisque le froid utilise du propane : nous avons été le plus vert possible dans nos choix", affirme Stéphane Jouanno. Un département énergie particulièrement sensible dans une industrie qui consomme beaucoup d’électricité pour maintenir la chaîne du froid. "Nous payons en ce moment en un mois ce que nous avons payé pour toute l’année 2021", s’inquiète le directeur. "L’énergie a toujours été une fatalité sur le compte de résultat, on va subir cette hausse. Mais le groupe réfléchit à d’autres sources comme l’utilisation du photovoltaïque ou de la méthanisation."

L’autre volet RSE de ces investissements est le confort accru des opérateurs, notamment dans la limitation de la manutention. "C’est la clé et ça permet également de rendre le métier plus sexy, de fidéliser les salariés." Pêcheries d’Armorique, comme beaucoup d’autres entreprises, est aussi en recherche constante de collaborateurs. "On voudrait transformer tous nos intérimaires en CDI mais on n’y arrive pas", regrette Arnaud Roy. De même, la PME est à la recherche d’un acheteur (il est vrai aux horaires décalés) depuis… six mois.

Un marché de cueillette

Outre le site du port d’Erquy, la société costarmoricaine compte également un autre site sur la zone de la Jeannette, toujours dans la cité côtière. Avec une production destinée à 60 % à l’export, cette implantation de 2 000 m² quasi entièrement destinés à la production et très mécanisés depuis un investissement en 2012, est spécialisée dans la congélation et surgélation de céphalopodes. Pour moins dépendre de cette spécialisation qui, comme tout marché "de cueillette", dépend d’impondérables comme la météo, ce site s’est diversifié depuis quelques années dans le bulot (en barquettes à atmosphère modifiée) et le poulpe (aujourd’hui congelé en bloc pour l’industrie, demain peut-être en pâte à commercialiser).

Le pôle marée regroupe cinq entreprises : Pêcheries d'Armorique et Celtarmor à Saint-Quay-Portrieux, Halios Men Ar Groas, Gallen et Jaffray à Lorient et Redon (Morbihan) pour un chiffre d'affaires global de 80 millions d'euros en 2021.

Les postes de travail ont été équipées d’écrans tactiles — Photo : Matthieu Leman

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