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Oxymax s’ouvre de nouveaux marchés en investissant dans la découpe par jet d’eau
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Oxymax s’ouvre de nouveaux marchés en investissant dans la découpe par jet d’eau

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Spécialiste du découpage et façonnage de pièces industrielles à Sizun, Oxymax a fait l’acquisition de deux machines de découpe jet d’eau. Montant de l’investissement : un million d’euros. À la clé, de nouveaux marchés, dont le nucléaire et le militaire.

— Photo : © Jonathan Konitz

L’entreprise Oxymax (123 salariés, 20 M€ de CA), spécialisée dans la découpe et le façonnage de pièces industrielles, et basée à Sizun, élargit son parc de machines avec l’acquisition de deux découpeuses jet d’eau (marque Flow). Montant de la facture : un million d’euros. « Nous disposions déjà d’une machine similaire, mais nous étions limités à une pression de 4 000 bars. Aujourd’hui, on peut monter jusqu’à 6 000 bars. Nous avons un objectif de croissance de 30 % sur cette activité », détaille Hervé Le Gall, le directeur général. Le principe est simple : la machine propulse un jet très haute pression, mélange d’eau et de sable abrasif, et permet la découpe du matériau (métal, acier, aluminium, etc.).

Nouveaux marchés

Avec cet investissement, l’entreprise de Sizun, filiale du groupe familiale Pre Vision, s’ouvre à de nouveaux marchés, dont le militaire et le nucléaire. « La découpe à froid par jet d’eau n’altère par les propriétés du matériau, contrairement à une découpe à chaud par laser ou oxycoupage. C’est vital sur certains marchés spéciaux qui ne tolèrent pas le moindre écart », affirme Hervé Le Gall. Actuellement, 55 % de la clientèle d’Oxymax se situe dans le secteur du machinisme industriel et agricole. De quoi lui donner des envies d’international ? Pas vraiment. « Notre terrain de chasse se situe à l’ouest d’une ligne Lille-Paris-Bordeaux. Il y a déjà assez de concurrents locaux en Belgique, Allemagne, Espagne ou Italie. Sans oublier les coûts de transport que cela engendre ».

Ces nouveaux équipements permettent également à Oxymax de travailler des pièces de grosse épaisseur, de l’ordre de 200 mm, là où ses découpeuses laser sont limitées à 15-20 mm. Autre avantage : les nouvelles machines ne se cantonnent pas à la découpe verticale (coupe droite). Leur tête 3D pivote dans plusieurs directions, permettant de proposer aux clients des coupes en angles inclinés (chanfreins). « Le chanfrein peut avoir un intérêt pour préparer un cordon de soudure. Cette technologie n’est pas encore au point sur les machines laser », précise Hervé Le Gall.

Mais ne s’équipe pas en machines à découpe jet d’eau qui veut. « Cette technologie a la particularité d’être coûteuse en maintenance. À cause du jet haute pression, la tuyauterie souffre beaucoup. Mais nous sommes parés ». Et alors qu’une découpe de métaux au laser prend quelques minutes, il en est autrement avec une machine jet d’eau. « Le procédé peut nécessiter jusqu’à plusieurs heures, expose Hervé Le Gall, mais permet une précision très fine sur de grosses épaisseurs. En contrepartie, on peut travailler de nouvelles matières, comme le caoutchouc souple ou le plexiglas qui risqueraient d’être dégradés par la chaleur du laser ».

Manque de main-d’œuvre

Si l’investissement offre de nouvelles capacités à Oxymax, la société bretonne est cependant frappée du même mal que bon nombre d’entreprises industrielles : le manque de main-d’œuvre. Avec des conséquences très concrètes sur le carnet de commandes de l’entreprise : « ça freine l’activité de l’équipe en place. Les commandes pourraient être honorées plus rapidement et nous pourrions en prendre davantage. Nous avons au moins deux postes à pourvoir pour le process pliage. Nous ne cherchons pas un profil ou un diplôme particulier, il faut juste avoir pratiqué sur une plieuse. La situation est la même sur le process découpe ».

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