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Otonohm lève des fonds pour produire sa batterie nomade
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Otonohm lève des fonds pour produire sa batterie nomade

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Christophe Piquemal et Elérig Escallot, fondateurs de la start-up Otonohm, basée à Lille Euratechnologies, ont conçu une batterie portative universelle. Celle-ci est capable de recharger tout type d’appareils électriques acceptant une alimentation de 5 à 230 volts, depuis le téléphone portable jusqu’à la vitrine réfrigérée. La société vient de boucler une levée de fonds d'1,6 M€ pour lancer la production.

La start-up lilloise Otonohm a conçu une batterie capable de recharger tout type d'appareils électriques — Photo : Otonohm

Les créateurs

C’est en novembre 2015 que Christophe Piquemal se penche pour la première fois sur la mobilité électrique. Un de ses amis, salarié chez Boulanger, lui fait part de son intérêt pour une solution qui permettrait aux travailleurs mobiles de recharger leur ordinateur avec une batterie d’appoint. L’entrepreneur se rapproche alors d’un autre ami, Elérig Escallot, ingénieur en génie électrique. Ensemble, ils mettent au point un sac à dos équipé de l’équivalent d’une prise de courant. Ils présentent ce produit au groupe Boulanger qui, après l’avoir testé, passe commande. Dès juillet 2016, les deux entrepreneurs créent alors la structure juridique ID-NRJ (Otonohm) et entrent en incubation à Euratechnologies, à Lille.

Le concept

« Nous n’avons rien inventé », souligne Christophe Piquemal, « c’était une innovation d’usage : nous avons utilisé des technologies qui existaient déjà ». Le dépôt de brevet étant impossible, leur produit est rapidement copié par des concurrents chinois. En avril 2017, les deux dirigeants revoient donc leur copie et se réorientent vers l’innovation de rupture et une cible BtoB. Ils consultent alors le CEA, un organisme public de recherche, et identifient quelques brevets. Après avoir obtenu une licence d’exploitation exclusive, ils mettent au point un prototype de batterie universelle. Celle-ci recharge tout type d’appareils acceptant une alimentation de 5 à 230 volts, depuis le téléphone en passant par le vélo électrique, la perceuse, le chauffe-biberon, jusqu’à la vitrine réfrigérée sur un marché.

« Elle peut remplacer les groupes électrogènes et éviter de devoir être équipé d'une batterie spécifique pour chaque appareil électrique », détaille Christophe Piquemal. Rechargeable depuis de multiples sources (prise électrique, panneaux solaires, éoliennes, hydroliennes), elle présente « 20 % d’autonomie en plus et une performance de 97 %, là où les batteries classiques affichent 40 à 45 % de perte d’énergie à la charge et la décharge », indique-t-il. Baptisée Basecamp, la batterie pèse 10 kg, pour un format de 43 cm par 35, avec une épaisseur de 15 cm.

Les perspectives

Travaillant à l’industrialisation de ce produit, les dirigeants viennent de boucler une levée de fonds d’1,6 M€ auprès de Finorpa, NFA, Bpifrance, Noria et Total Energy Ventures. « Les premières grandes séries seront produites avec des partenaires au premier trimestre 2020 », annonce Christophe Piquemal, qui vise une commercialisation dans le monde entier. « Nous espérons que Basecamp va devenir un nouveau standard de batterie », lance le dirigeant, qui assure que le coût sera similaire à celui des solutions déjà sur le marché. Il vise un chiffre d’affaires de 7 M€ fin 2020, en étant au moins au point mort.

Lille # Électronique # Création d'entreprise # Levée de fonds # Innovation