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Olivier Ferlin (Silicon Salad) : « Dans l’e-commerce, il n’est plus possible de se contenter d’une offre bricolée »
Interview Lille # Services # Ressources humaines

Olivier Ferlin dirigeant de Silicon Salad Olivier Ferlin (Silicon Salad) : « Dans l’e-commerce, il n’est plus possible de se contenter d’une offre bricolée »

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Olivier Ferlin dirige la société lilloise Silicon Salad, qui crée des sites Internet et propose des services de marketing digital. En 2020, cette PME de 32 salariés a enregistré un afflux de demandes, en lien avec la crise sanitaire et ses deux confinements. Le dirigeant livre son regard sur cette période atypique, caractérisée par une digitalisation forcée et souvent menée au pas de course.

— Photo : Silicon Salad

Silicon Salad a-t-elle enregistré des pics de croissance durant cette année 2020 ?

Olivier Ferlin : Nous terminons l’année 2020 avec un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros, pour 32 collaborateurs. Par rapport à 2019, c’est une croissance légère et surtout raisonnée. Contrairement à d’autres acteurs, nous n’avons pas enregistré d’explosion de notre chiffre d’affaires en lien avec cette crise sanitaire. Nous ne sommes pas sur ce modèle. Nous nous développons comme une entreprise dont le dirigeant reste l’actionnaire majoritaire, puisque je détiens 94 % du capital, et sans levée de fonds. Le développement dépend par ailleurs de notre capacité de recrutement… Or, il y a une pénurie de talents. Nous envisageons une opération de croissance externe, pour renforcer nos effectifs. Je suis en discussion avec un acteur, rien n’est encore fait mais si ce n’est pas lui, ce sera un autre. Nous sommes aussi à la recherche de 5 à 6 collaborateurs supplémentaires : des développeurs et des personnes en marketing.

La crise a-t-elle eu des répercussions sur le fonctionnement de l’entreprise ?

Olivier Ferlin : D’un point de vue commercial, nous avons été très sollicités durant l’année 2020. Nous avons poursuivi notre activité en ne mettant qu’une seule collaboratrice au chômage partiel : celle qui gère l’accueil. Nous avons même recruté quatre personnes en CDI. La crise nous a conduits à diversifier nos activités, vers les sites Internet marchands et vers des secteurs comme la banque ou l’assurance, que nous n’adressions pas. Cette crise a également été l’occasion d’expérimenter le télétravail. Nous avons réalisé des embauches entièrement à distance et notre organisation s’avère aussi efficace aujourd’hui qu’avant. Sans compter les retours positifs des collaborateurs sur les bénéfices du télétravail. Quand la situation sanitaire sera meilleure, nous devrions reprendre à mi-temps au bureau. Le télétravail nous offre aussi de meilleures perspectives d’embauches, en nous permettant de chercher des collaborateurs dans des zones géographiques plus éloignées…

La digitalisation a-t-elle constitué une vraie réponse pour les commerces physiques qui ont dû fermer leurs portes ?

Olivier Ferlin : Je sens une véritable prise de conscience sur le sujet, même parmi les plus réticents. C’est bien, mais il y a ensuite la réalité de l’e-commerce… L’écart se creuse vite entre ceux qui étaient prêts et les autres, qui sont dépassés. Pour démarrer un site marchand, il faut disposer d’un fichier qui permet de digitaliser le catalogue : avec les produits, des photos, un texte de présentation, etc. Si ce fichier n’existe pas, il va être très long de se lancer, à moins que le catalogue ne compte que deux ou trois produits… Ensuite, il y a une différence entre la clientèle naturelle, celle d’une rue passante par exemple, et celle sur Internet qui dispose d’offres concurrentes, notamment celles d’entreprises comme Amazon. Si le fichier clients n’a jamais été exploité, ça s’annonce compliqué. D’autant que ces grands acteurs de l’e-commerce, qui ont continué à tourner durant la crise, génèrent une attente forte de la clientèle. Les consommateurs veulent une expérience e-commerce parfaite, il n’est plus possible de se contenter d’une offre bricolée.

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