Créée en 2004 pour distribuer sur les marchés français et belge une dalle écologique de conception allemande, l’entreprise lilloise O2D Environnement consolide son activité grâce au développement de ses produits écoconçus. "Sur la base de cette dalle fabriquée intégralement à partir de matériaux recyclés et en forme de grille, nous avons élaboré des systèmes de remplissage permettant d’obtenir une solution végétalisée, organique ou minéralisée drainante et résistante, explique Olivier Bataille, directeur général de la PME. C’est au gré des chantiers, que l’on a cherché localement ce qui était pertinent." Les alvéoles du socle peuvent être comblées par des copeaux de bois, du gravier, des pavés ou du gazon. Des modularités de remplissage rendent possibles des versions de ces revêtements de sols, par exemple, en damier pavé et gazon.
Revalorisation de déchets
Les partenaires fournissant les substrats ont été sélectionnés pour leur proximité et aussi sur un critère de production intégrant du recyclage de déchets de construction et de déchets verts. Ces systèmes de sol sont destinés aux aménagements de voiries ou de parkings comme celui, à Lille, de L’Esplanade du Champ de Mars réhabilitant, en 2017, 25 000 m² de zone de stationnement et représentant 1 500 places. Les clients d’O2D Environnement sont des porteurs de projets privés ou publics comme la Métropole européenne de Lille et des maîtres d’œuvre. "Nous essayons de sensibiliser tous les acteurs sur la préservation des fonctions naturelles du sol, souligne Olivier Bataille. Avec nos solutions perméables, on évite d’en voyer de l’eau dans les réseaux d’évacuation souvent saturés lors de fortes pluies. Les constructions bétonnées ont imperméabilisé et tué les sols. Partout où l’on peut générer de l’infiltration locale des pluies, mieux c’est !"
Les propriétés thermiques et hydriques des systèmes de sol de l’entreprise représentent un autre avantage climatique. À l’inverse du béton qui contribue à l’échauffement de la température ambiante, les dalles écologiques réduisent l’effet d’îlot de chaleur urbain. "Nous avons effectué des relevés à -3 centimètres et avons constaté une différence allant de 6 à 7 degrés entre un aménagement végétalisé et un macadam en période de canicule", précise le dirigeant.
Des sols vivants
La PME de 12 salariés accompagne en moyenne 500 chantiers par an. Même si l’entreprise ne met pas en œuvre les installations, elle reste présente le plus possible pour conseiller ses clients. Le chiffre d’affaires a évolué progressivement (entre 5 et 6 millions d’euros annuels). "La prise de conscience de l’impact sur l’environnement des constructions de parking notamment est relativement récente. Nous avons doublé l’effectif de nos équipes ces 5 dernières années". La moitié des installations vendues intègre dorénavant les solutions végétalisées. Des préconisations sont émises aux clients selon la qualité du sous-sol accueillant le revêtement. Plus les fondations sont fertiles, plus le système dans son ensemble est vertueux. "Nous avons réalisé une étude sur la biodiversité de nos solutions végétalisées dont on communique les résultats sur notre site internet depuis cet été", indique Julie Bertout, responsable technique au service R & D d’O2D Environnement. "On veut remettre le sol vivant en avant et montrer que tout un écosystème de faune et de flore peut se recréer".
