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NCDSM : Le savon Fer à cheval vise un développement à l'international
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NCDSM : Le savon Fer à cheval vise un développement à l'international

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Trois ans après sa reprise par les frères Seghin, la plus ancienne savonnerie de Marseille encore en activité vient de refondre sa gamme de produits et restructure son offre avec l'ambition d'aborder un marché national et international.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est en 2013 que Raphaël et Yannick Seghin ont repris la Compagnie des détergents et du savon de Marseille, notamment propriétaire de la marque Fer à cheval née au 19e siècle en plein âge d'or des savonneries marseillaises. Une dizaine de dirigeants se sont succédé à la tête de l'entreprise qui se trouvait en redressement judiciaire au moment de la reprise. « Notre offre a été retenue car nous conservions les emplois et annoncions un plan d'investissement », souligne Raphaël Seghin. Un million d'euros a en effet d'ores et déjà été investi, notamment dans la rénovation de l'outil de production. « Nous avons été séduits par ce produit, purement français, doté d'une histoire riche. Nous avons eu envie de le relancer sur le marché français et ensuite à l'international », poursuit-il. L'export ne représente actuellement que 8 % du chiffre d'affaires et les nouveaux dirigeants souhaitent atteindre les 50 % d'ici à 2019. « Depuis trois ans, nous avons mené un important travail de fond sur les produits, le packaging, l'image, l'offre... » De nombreux recrutements sont ainsi intervenus, notamment pour étoffer les services marketing et commercial. Deux grandes gammes ont vu le jour : l'authentique savon de Marseille et la gamme Maison (au savon de Marseille également). Une gamme cosmétique devrait suivre d'ici à la fin de l'année avec pour premiers produits un lait corporel et une crème mains au karité. Au total, 70 produits seront ainsi disponibles en 2017, soit le double du portefeuille qui existait en 2013, au moment du rachat.

Savonnerie et lessive

La Nouvelle Compagnie des Détergents et du Savon de Marseille compte 35 salariés qui travaillent dans deux ateliers distincts. D'une part la savonnerie et, d'autre part, un atelier lessive et détergent qui représente les 2/3 du volume produit par l'entreprise et environ 50 % du chiffre d'affaires. « Nous souhaitons garder ces deux activités en parallèle. Les matières premières et les clients sont différents. Les deux activités sont ainsi complémentaires ». Pour les lessives, la NCDSM travaille avec des réseaux de vente professionnels. « L'atelier lessive a vu le jour dans les années 1950. C'est ce qui a, à cette époque, permis de sauver la savonnerie. Nous réalisons des produits à la marque de nos clients. Nous nous sommes positionnés sur des niches où nous pouvons être concurrentiels ». Côté savon, Raphaël Seghin annonce réaliser 80 % du volume du vrai savon de Marseille. « C'est à dire, celui fabriqué selon le procédé marseillais, à base d'huile végétale, dans la région de Marseille. D'autres font plus de volume, mais travaillent à partir de graisse animale. Nous produisons de 170 à 200 tonnes de savon par mois ». Sept chaudrons sont en effet en activité dans les bâtiments du site occupé par la NCDSM, à Sainte-Marthe, à Marseille. Un tiers du savon produit est encore destiné aux autres savonneries, qui s'en servent pour réaliser leurs propres savons. « C'était la stratégie de l'ancienne direction. Nous avons changé de positionnement et nous travaillons à développer nos marques, Fer à cheval et Le Marseillais pour la grande distribution, deux anciennes marques historiques. Il nous faut recommencer à nous faire connaître ». À l'heure actuelle, les produits de l'entreprise, outre son site internet, sont distribués via sa boutique d'usine et quelques points de vente dans la Cité Phocéenne. « Nous sommes aux Terrasses, au Panier et nous venons d'entrer chez Empereur. Nous comptons une cinquantaine de revendeurs, en Paca et à Paris. Nous allons nous renforcer dans la Capitale et nous allons attaquer de nouveaux marchés, comme le réseau des magasins de produits biologiques. Nous sommes à la recherche d'un distributeur ». Côté export, la NCDSM envisage d'être présente en Asie d'ici à la fin 2017.

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