L’entreprise toulousaine Nanomade, qui a mis au point une technologie unique et protégée pour développer le premier capteur tactile quantique au monde, vient de boucler une levée de fonds de 3 millions d’euros (2 M€ en equity et 1 M€ en non dilutif), auprès de business angels issus des secteurs de l’industrie automobile, de l’électronique grand public et de l’aéronautique. Ce financement va permettre à ce pionnier des nanotechnologies d’accélérer le déploiement de sa solution en lançant sa propre usine de production automatisée à grande échelle.
La production multipliée par 50
Basée à Toulouse, cette infrastructure de 500 m2 accueillera, dès cet été, le bureau d’études et le site de production de Nanomade. Équipée de machines de pointe, l’usine contrôlera les étapes de fabrication de A à Z (plasma, génération d’impression, encapsulage, découpage au laser…). L’automatisation permettra de satisfaire la demande croissante des industriels, tout en maintenant des standards de qualité optimale et en réduisant les coûts et délais de production. Sur place, Nanomade entend multiplier par 50 sa capacité de production, en passant de 20 000 unités aujourd’hui à plus d’1 million d’unités d’ici 2025. Une partie des fonds issus de la levée sera également dédiée au recrutement d’un directeur d’industrie et qualité, l’embauche de 3 personnes sur les postes de production et la R & D.
15 années de R & D
Les capteurs développés par Nanomade utilisent des technologies de mécaniques quantiques pour offrir une sensibilité et une précision jusqu’à présent inégalées. L’innovation de rupture de l’entreprise repose sur une encre chargée en nanoparticules brevetée, qui transforme n’importe quelle surface (plate, courbe, rigide, souple, opaque ou transparente) et n’importe quel matériau (métal, plastique, bois, cuir, tissu, etc.) en un support interactif intelligent. Elle a nécessité 15 années de R & D et 6 millions d’euros d’investissement à ce jour.
“Les capteurs Nanomade nous permettent d’imaginer, développer et concevoir les produits qui changent la façon dont nous interagissons avec les objets de demain, explique Olivier de Tremaudan, le président et cofondateur de Nanomade au côté de Jean-Claude Rassou, directeur général. Nous travaillons sur des prototypes de valises où le cadenas est remplacé par un capteur ; ainsi un seul geste du doigt permet de l’ouvrir comme sur un smartphone. Ou encore, nous pouvons intégrer le capteur dans des commandes de pilotage pour faciliter les manœuvres, ou bien dans l’accoudoir d’un avion, pour interagir avec les médias, ajuster la lumière ou demander de l’aide au personnel et ainsi se passer d’une multitude de boutons en plastiques, mécaniques, inesthétiques et peu robustes dans le temps… La sensibilité est telle que notre technologie est capable de capturer le pouls d’un utilisateur.”
Expansion commerciale
La levée de fonds va aussi faciliter l’expansion commerciale de Nanomade à l’échelle internationale. L’entreprise aspire à étendre son réseau de partenaires et clients aux États-Unis et en Asie, deux marchés incontournables de l’électronique. “Nous avons déjà la confiance de prestigieux clients tels qu’Airbus, Safran ou Novares et avons hâte de déployer notre technologie sur les marchés internationaux clés de notre secteur, poursuit le dirigeant. Les premiers échanges sont très prometteurs, et nous avons récemment signé avec un acteur majeur de semi-conducteurs américain.”
