Un Club ETI vient de voir le jour en Auvergne-Rhône-Alpes. Dans le sillage du premier club créé en 2015 en Nouvelle-Aquitaine, il rejoint celui d’Île-de-France, du Grand Est, du Centre-Val de Loire et du Club ETI Normandie. La structure associative est indépendante de toutes organisations et apolitique, bien qu’elle compte collaborer avec le Mouvement des entreprises de taille intermédiaires (Meti) ou le Medef. Ce club est lancé sous l’impulsion de Valérie Lorentz-Poinsot, directrice générale des Laboratoires Boiron (CA 2021 : 513,6 M€ ; 2 311 salariés en France et 1 000 dans le monde) et de Jean-Matthieu Biseau, fondateur et PDG d’Opteven, assureur BtoB spécialiste de l’assistance et de la garantie panne mécanique (CA 2020 : 224 M€), qui en prennent la coprésidence.
"Nous avons été sollicités par le Meti et le Club ETI Île-de-France pour créer un club en Auvergne-Rhône-Alpes, note la directrice générale des Laboratoires Boiron. En raison du contexte et des enjeux pour nos entreprises de taille intermédiaire (pesant plus de 250 salariés et de 50 M€ à 1,5 Md€ de CA, NDLR), nous avons trouvé la proposition pertinente".
La première assemblée générale statutaire de création s’est tenue le 9 février dernier et a désigné Alexis Giloppe comme délégué général du Club ETI. Il est l’ancien DG de l’Agence Régionale de Développement de l’Innovation et de l’Économie (ARDIE) et l’ancien directeur industrie, compétitivité et territoire à la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne-Roanne.
4 commissions thématiques
Le Club ETI, qui sera officiellement lancé le 10 mars au sein des Laboratoires Boiron à Messimy (Rhône), veut réunir les ETI régionales au sein d’une structure qui puisse répondre aux enjeux de ces entreprises. Sur les 5 400 ETI en France, 702 ETI ont été identifiées en Auvergne-Rhône-Alpes. Le club, qui fonctionnera à partir des cotisations de ses membres et d’aides de la Région, devrait rassembler au moins 10 % d’entre elles au démarrage, selon Jacques Blanchet, conseiller régional en charge des partenariats, qui disposera d’une place au conseil d’administration. "C’est important que les ETI soient mieux identifiées en France, elles ont des besoins spécifiques qui ne sont pas traités par d’autres instances telles que le Medef ou les syndicats interprofessionnels, et ont besoin de travailler ensemble pour avancer", insiste-t-il.
Un sentiment partagé par les deux coprésidents : "Les dirigeants d’ETI ont besoin d’échanger, de partager leurs expériences et leurs bonnes pratiques et trouver des réponses à leurs problématiques", souligne Jean-Matthieu Biseau.
"Agir sur la question des taxes à la production et la transmission"
Pour cela, l’association vient de créer quatre commissions thématiques afin d’apporter une expertise sur certains sujets aux ETI régionales : une commission RH présidée par Nicolas Cuynat, PDG de Mare Nostrum, une commission Digitale présidée par François Thuilleur, PDG de Paredes, une commission Économie présidée par Boris Lechevalier, dirigeant d’Altios, et une commission RSE présidée par Sébastien Hours, DG de Keria.
En parallèle, la coprésidence souhaite accompagner les grosses PME à passer le cap et les soutenir sur certaines problématiques comme le financement, l’internationalisation ou la croissance externe. Et Valérie Laurentz-Poinsot de pointer : "Nous souhaitons agir aussi sur deux problématiques souvent mises en avant par les ETI : la question des taxes à la production et la transmission".
Soutien de la Région
"Les ETI n’avaient pas de représentation au niveau régional, cette création va dans le sens de ce que souhaitent conduire Laurent Wauquiez, président du conseil régional, et Stéphanie Pernod, vice-présidente à l’Economie, c’est-à-dire pousser ces entreprises à grandir et à se projeter encore davantage à l’international", expose Jacques Blanchet.
Ce Club, proche de la Région, devrait percevoir des aides pour travailler de concert avec l’Agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises. "Ce lien doit être direct et rapide avec l’Agence", souligne l’élu. Un avis partagé : "Nous allons travailler main dans la main pour faire avancer nos ETI, trop souvent oubliées entre les PME et les grands groupes du CAC 40, alors que nous formons un quart des emplois en France et 34 % des exportations", partage Valérie Lorentz-Poinsot.
