C'est peu dire que la gamme des produits fabriqués à la Laiterie de Kerguillet, à Plouay, s'est étoffée. Aujourd'hui, 84 références sont distribuées dans les enseignes bio à l'échelle nationale et dans les supermarchés locaux. Soit quatre fois plus qu'en 2011, lorsque Régine et Daniel Tessier ont repris cette entreprise familiale fondée en 1920. « Notre volonté est d'engager la laiterie à 100 % vers le bio », rappelle Daniel Tessier. « Avant de vendre du lait, ce que nous voulons vendre, c'est surtout un terroir ». Celui du Sud-Morbihan en l'occurrence où les époux Tessier veulent structurer une filière bio la plus courte possible.
Structurer une filière courte
La Laiterie de Kerguillet collecte donc désormais en direct auprès de trois éleveurs de vaches, un de chèvres et un de brebis basés à Plouay, Priziac, Grand-Champ et Melrand. Chaque semaine, 12.000 litres de lait sont transformés en fromage blanc, crème fraîche, yaourts, faisselles... En attendant de le voir étendu à l'ensemble de la gamme en 2015, les nouveaux produits ne sortent plus qu'en « bio ». Dont : des fromages à tartiner en brebis (le Kavrig) et vache (le Gaïdig) ou encore un fromage affiné (Le Petit Lorientais) lancés en 2014.
Cette réorientation va de pair avec la remise à niveau de l'outil de production. En quatre ans, les nouveaux gérants ont investi dans une nouvelle ligne d'embouteillage, un bâtiment de stockage de lait, un système de chauffage de l'eau qui mixe solaire et gaz (en remplacement du fuel) et un autre de refroidissement. « Au total, nous avons investi 300.000€, à la fois dans l'outil de production et la diversification de la gamme. »
CA en hausse de 20 %
Les efforts semblent avoir payé. La Laiterie de Kerguillet a réalisé 2,1 M€ de CA en 2014, « +20 % par rapport à 2013 », assure Daniel Tessier. Quant à la rentabilité de l'entreprise, « lorsque nous avons repris la laiterie, elle perdait de l'argent ; aujourd'hui elle en gagne ».
Après un réseau court de collecte, c'est désormais une distribution directe que veulent développer Régine et Daniel Tessier. L'an passé, la boutique des halles de Merville a Lorient a été entièrement refondue et une autre a ouvert ses portes à Hennebont. « Nous cherchons d'autres points de vente qui nous seront propres », conclut Daniel Tessier.
