Lancée en juillet 2018 par le préfet de Région pour compenser l’abandon du projet d’autoroute A45, la démarche d’amélioration de la mobilité entre Lyon et Saint-Etienne, baptisée Mobi’LYSE, se poursuit. Sur les 400 millions d’euros sanctuarisés par l’État dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités (LOM) promulguée le 24 décembre 2019, 126 millions d’euros ont pour l’heure été engagés.
Si certaines améliorations sont déjà visibles sur le volet routier (élargissement de bande d’arrêt d’urgence sur l’A47 dans le sens Lyon-Saint-Etienne ; travaux sur les échangeurs n°12 de Sardon et n°13 de la Grand-Croix) et sur le volet ferroviaire (renouvellement de voies en gare), le gros des aménagements est à venir.
Des TER 3 rames pour les heures de pointe d’ici fin 2026
Sur la ligne TER Saint-Etienne-Lyon, "la plus fréquentée de France", Mobi’LYSE prévoit de s’attaquer à la problématique de saturation des rames en heures de pointe, en particulier entre Givors et Lyon. Pour l’heure, des TER à 1 ou 2 rames assurent le transit des 20 000 voyageurs par jour de la ligne. D’ici fin 2026, des TER à 3 rames en heures de pointe (1 à 2 trains par jour au démarrage) seront mis en place.
Cette nouveauté nécessitera des travaux d’allongement des quais dans les gares mais permettra, in fine, d’augmenter de 50 % la capacité d’accueil de voyageurs, soit environ 700 passagers en plus aux heures de pointe. "L’objectif est d’arriver en 2029 à ce que l’ensemble de la ligne entre Saint-Etienne et Ambérieu soit adapté pour faire passer des TER à 3 rames", explique-t-on du côté de la SNCF.
Ces investissements font partie, avec l’achat de 19 nouvelles rames par la Région et la création d’un nouvel atelier de maintenance de la SNCF à Saint-Etienne Châteaucreux (travaux prévus entre 2024 et 2026), d’un programme global de renouvellement et de modernisation des infrastructures estimé à 200 millions d’euros. Cofinancé à parité par l’État et la Région, ce programme viendra alimenter l’ambition de Mobi’LYSE qui vise, comme l’a rappelé le préfet de la Loire Alexandre Rochatte, à "améliorer l’existant tout en étant innovant et en mettant l’accent sur le ferroviaire et les transports collectifs afin de réduire l’auto-solisme".
Vélo, covoiturage et amélioration pour l’A47
Dans cette optique, des projets visant à favoriser l’accès aux gares par vélo et le covoiturage devraient voir le jour. Des premières réalisations de voies cyclables et de parkings de covoiturage sont attendues d’ici fin 2025. Ces projets seront portés par les collectivités locales (Saint-Etienne Métropole et Département) avec le soutien financier de l’État dans le cadre de Mobi’LYSE. Une réflexion sur la création d’une gare supplémentaire dans la Vallée du Gier, à La Grand-Croix, est également dans les cartons.
De son côté, la surchargée et très accidentogène A 47, qui voit passer en moyenne 70 000 véhicules par jour, fera l’objet de nombreux travaux d’amélioration dans les prochaines années. L’échangeur de la Varizelle (Saint-Chamond) sera complété avec deux bretelles vers Lyon d’ici fin 2025 ; 5 échangeurs du réseau national (Sardon et Grand-Croix pour l’A47, Rivière et Firminy-Fayol pour la N88, et la Gouyonnière 9b pour l’A72) seront réaménagés d’ici à 2027 ; et 4 voies d’entrecroisement seront créées.
Un temps évoqué, le projet de nouvelle infrastructure (nouveau pont ou élargissement du pont de Givors) pour faciliter le franchissement du Rhône ne semble pas, pour l’heure, faire partie de la démarche Mobi’LYSE.