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Microbia Environnement finance son changement d’échelle
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Microbia Environnement finance son changement d’échelle

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Fabricant de kits détectant les proliférations microbiennes dans l’eau, la PME catalane Microbia Environnement lance un plan de financement, dont une première augmentation de capital de 300 000 euros, pour accélérer sa croissance commerciale et sa structuration industrielle.

Microbia Environnement fabrique une centaine de kits d’analyse par mois à ce jour — Photo : Microbia Environnement

Avec les records de températures et le manque d’eau enregistrés depuis le début de l’année, les alertes relatives à la présence de cyanobactéries dans les plans et les cours d’eau explosent au niveau national : elles ont bondi de 300 en 2022 à 450 alors même que l’été 2023 n’est pas terminé. Basée à Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), Microbia Environnement (6 salariés, CA 2022 : 170 000 €) fabrique des biocapteurs génétiques ciblant ces proliférations microbiennes dans les eaux environnementales. La société, après un premier cycle de croissance marqué par la réalisation de plusieurs preuves de concept, veut accélérer en bouclant une augmentation de capital de 300 000 euros. Benoit Gillmann, ex-président fondateur du groupe lunellois Bio-UV et figure influente de la filière régionale de l’eau, fait son entrée au capital, aux côtés des actionnaires historiques.

Des besoins grandissants

L’opération s’inscrit dans un plan de financement prévoyant aussi une levée de fonds d’au moins un million d’euros d’ici la fin 2023. L’objectif de Microbia Environnement est de se structurer pour répondre aux besoins grandissants du marché, en renforçant ses équipes commerciales et de production : les effectifs devraient passer de six à 16 salariés dans les prochains mois. La PME catalane adresse d’abord les collectivités territoriales, comme la Métropole de Montpellier et le Département des P.-O., qui veulent sécuriser leurs eaux. "Nous travaillons aussi avec les exploitants comme BRL, qui veulent garantir la qualité de l’eau fournie aux agriculteurs et aux régies locales, en réalisant un état des lieux hebdomadaire. Depuis peu, nous travaillons avec des usines d’eau potables qui ont relevé des proliférations dans leur réseau de distribution, en réalisant pour elles un état des lieux deux fois par semaine", illustre Delphine Guillebault, présidente de Microbia Environnement. Bien ancrée sur le marché régional et dans certaines zones comme la Bretagne, l’entreprise entend désormais se déployer sur le plan national et même en Europe, en s’appuyant notamment sur des partenariats préexistants en Espagne, Italie, Suisse, Luxembourg, Belgique et Pologne. Elle affiche un taux de croissance annuel de 30 % depuis 2019, qu’elle veut doubler dès l’an prochain.

L’évangélisation des industriels

Cantonnée jusqu’alors à l’analyse des eaux potables et de baignade, Microbia Environnement veut aussi attaquer le segment des industriels, alors que pèsent sur eux de nouvelles contraintes réglementaires en matière de sobriété hydrique. L’entreprise affiche déjà quelques références (Véolia, Suez) et mise sur le renforcement de son équipe commerciale pour faire mieux. Mais ce nouveau marché nécessitera aussi d’accentuer les efforts d’évangélisation engagés depuis une dizaine d’années. "On dénombre des milliards de micro-organismes par litre d’eau : les critères à contrôler sont donc très nombreux ! La plus grande difficulté est de faire évoluer les mentalités sur la nécessité d’aller au-delà des techniques traditionnelles de type tests PCR. Les cinq indicateurs réglementaires ne sont pas suffisants. Nous accompagnons déjà des industriels sur le recyclage de l’eau en faisant du diagnostic génétique, mais nous en sommes encore à montrer patte blanche", explique Delphine Guillebault.

Intégrer une plus grande technicité

Sur le plan opérationnel, Microbia Environnement fabrique à ce jour une centaine de kits par mois dans ses locaux actuels, situés au sein du Pôle Entrepreneurial d’Argelès-sur-Mer. En musclant son équipe de techniciens, elle veut franchir un nouveau cap de production en 2024 et 2025 avec la chaîne de fabrication actuelle, totalement intégrée en local depuis deux ans. À compter de 2026, la société prévoit de basculer vers une ligne de production plus industrialisée, avec l’achat de nouveaux équipements et le recrutement d’autres techniciens, ingénieurs et logisticiens. Delphine Guillebault évoque la possibilité de se transférer dans d’autres locaux pour ce nouveau cycle de croissance, "mais toujours dans les Pyrénées-Orientales". L’entrepreneure confesse son désir de donner au département sa première scale-up dans le domaine de l’eau.

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