Dans tous les foyers, les courses alimentaires sont une problématique récurrente. "Face au frigo vide, c'est toujours la même question : que vais-je cuisiner cette semaine ?", souligne César Tonnoir, un des dirigeants de la start-up lilloise Miam, qu'il a fondée en 2019 avec Alexis Tonnoir et Thomas Potel. C'est en dressant ce constat que les trois entrepreneurs ont eu l'idée de mettre l'intelligence artificielle au service des courses en ligne. Le concept ? Proposer à l'internaute des idées de recettes, qu'il est possible de convertir en panier virtuel de courses.
Leur technologie, développée en interne, se veut source d'inspiration et de gain de temps pour les consommateurs. Et promet aux enseignes de courses en ligne une hausse du panier moyen. "Nous manquons encore de recul pour chiffrer cette hausse moyenne, mais elle est avérée. Quand un consommateur est intéressé par une recette, il l'agrémente souvent par l'achat d'à-côtés, comme une bouteille de vin ou un dessert", affirme César Tonnoir.
De la recette au panier en un clic
Ce service ne coûte rien au consommateur final. Quant à l'enseigne, elle y accède via un abonnement, dont le montant varie en fonction de la typologie de son réseau. "Notre technologie s'intègre en marque blanche sur tout site de courses alimentaires en ligne", précise le dirigeant. Avec une particularité : l'intelligence artificielle est capable de détecter, au fil du temps, les préférences alimentaires de l'internaute et donc de lui proposer des recettes ciblées.
Le concept est déployé depuis quelques mois sur Cora.fr : près de 1 600 recettes ont ainsi rejoint l'interface de courses en ligne. Celles-ci ont été rédigées soit par Miam, dotée d'une équipe de 8 salariés, soit par un créateur de contenus. La start-up travaille également avec l'enseigne nordiste de supermarchés Match : "Ils avaient déjà des recettes à disposition, nous les avons intégrées dans notre solution", précise César Tonnoir. A terme, l'internaute aura d'ailleurs la possibilité d'insérer ses propres recettes s'il le souhaite.
Des projets de diversification
Pour financer cette aventure, "nous n'avons pas voulu nous précipiter sur la levée de fonds. Nous voulions nous assurer de bien répondre à un besoin et de la viabilité du modèle économique", indique César Tonnoir. Les dirigeants gardent toutefois en tête ce mode de financement, "pour accélérer et adresser de nouveaux marchés".
Si des discussions sont ouvertes avec d'autres enseignes de courses en ligne, Miam a plus d'un projet dans les cartons, notamment pour amener son concept dans les magasins physiques. Miam travaille également sur la mise avant de marques de l'agroalimentaire, via les recettes proposées. Depuis mai, elle mène ainsi un projet pilote avec les marques Barilla et Labeyrie sur Cora.fr.
La start-up, qui veut se déployer en France et en Europe, ne communique pas son chiffre d'affaires mais évoque : "un fort potentiel de croissance, la France étant la championne du drive". Bénéficiaire depuis son premier exercice, Miam profite aussi de la croissance record enregistrée en 2020 par l'e-commerce alimentaire pendant la crise sanitaire : + 42 % par rapport à 2019 selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance.