Passage de relais chez Madec Électricité. Ronan Caradec, qui avait repris l’entreprise spécialisée dans les réseaux électriques pour la grande distribution en 2006, a décidé de passer la main pour se consacrer à d’autres projets. « J’avais le sentiment que c’était le moment de passer à autre chose après 12 ans. Le timing était bon aussi avec un marché qui est bien réparti, une société qui est désendettée et une équipe de très bonne qualité », explique Ronan Caradec.
Un processus long
Mais pas question pour le dirigeant de céder à n’importe qui. « Je voulais un repreneur physique, pas un groupe, pour que le centre de décision reste à Landivisiau. C’est un processus long et technique. Il faut transmettre un savoir-faire, préparer les équipes, les clients et les fournisseurs », poursuit-il. Sa recherche a commencé il y a deux ans pour trouver quelqu'un avec qui le courant passe. Cette transmission longue s’est achevée le 1er août dernier et c’est désormais Vincent Pinto, 42 ans, qui dirige Madec Électricité.
Ingénieur en électronique et télécommunication, il a été DG d’une PME du Havre de 8 M€ de CA de 2003 à 2008, moment où elle a été rachetée par le groupe Watsila pour qui il a continué à travailler. « En 2008, la vente de l’entreprise a planté une petite graine. J’ai mûri cette envie de diriger ma propre entreprise au fil du temps », confie Vincent Pinto, séduit par les valeurs de la PME finistérienne.
Troisième LBO
Le changement de propriétaire s’est effectué via un LBO (leverage buy-out). Le troisième de la société ! « Ce qui nous a convaincus de le faire, c’est que l’entreprise s’est à chaque fois développée. Elle est capable de faire face à cet endettement », notent les deux dirigeants. Après le dernier LBO, Madec Électricité est passé d’une vingtaine de salariés en 2006 à 36 aujourd’hui et a multiplié par deux son chiffre d’affaires. Un chiffre qu’ils ne communiquent pas car trop stratégique. « Nos clients de la GMS sont également avares en information », sourient le cédant et le repreneur.
En effet, Madec Électricité est atypique dans son secteur de bâtiment. « Alors que nos concurrents sont plutôt généralistes, nous sommes spécialisés dans l’électricité pour les grandes surfaces commerciales. » Parmi les clients sur l’ensemble du territoire national : Leclerc, Boulanger, Decathlon, Super U, etc.
« C’est un secteur en pleine mutation et donc un marché qui offre des opportunités. Notre rôle, c’est de les accompagner dans leurs réflexions pour repenser leurs magasins : économie d’énergie, photovoltaïque, éclairages plus innovants, etc. », cite Vincent Pinto, pour qui il reste des parts de marché à conquérir pour devenir un acteur incontournable. « On doit encore gagner en notoriété spontanée. L’idée est de continuer de se développer au même rythme que ces 12 dernières années. »
De son côté, Ronan Caradec poursuit l’aventure démarrée en 2014 chez Cool Roof (6 salariés, 1 M€ de CA), une société qui propose une peinture thermique blanche permettant une baisse de la consommation d’énergie des bâtiments. « J’ai aussi un projet non-marchand, mais c’est encore trop tôt pour en parler », confie-t-il.
