La création d’entreprise continue son essor malgré la crise. Une réalité que ne contesteront pas Séverine Besson-Thura, cofondatrice de l'entreprise de formation Act4 Talents, Valérie Charrière, ancienne responsable de la communication au sein de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lyon et Thierry Picq, directeur de l'innovation à EMLyon business school. Ensemble, ils viennent de créer une SAS pour porter leur projet de tiers-lieu. Au cœur du quartier Confluence, à Lyon, L’Orangerie accueille un espace de coworking de 150 m² et un espace réceptif de même taille, tous deux dédiés aux métiers centrés sur l’humain. « Lorsque nous avons visité cet espace, conçu en pierre, en pisé et en bois, notre projet a pris corps », relate Valérie Charrière, directrice générale de L’Orangerie. Un projet mûri avant et pendant le premier confinement de 2020, et qui a surtout trouvé ancrage grâce à la publication d’une riche étude qualitative menée d’avril à juillet auprès de 24 entreprises, TPE et PME d’Auvergne Rhône-Alpes, dont Infolegale, Paratronic, Dynergie, Elcia ou Alliance Machines Textiles.
Tâtonnement et process
Ces 70 heures d’entretiens croisés mêlant dirigeants, managers et collaborateurs laissent apparaître le tâtonnement qui a touché toutes les organisations, ces jours de flottement et, peu à peu, de changements de process, l’apparition d’habitudes où, faute de se voir, l’écoute devient indispensable. Le document disponible sur le site Act4 talents rend compte des bonnes pratiques. Les auteurs de l’étude pointent par exemple cette PME qui a mis en place des comités de direction plus rapides mais plus fréquents, ou une autre, où des newsletters corporate un peu froides ont tout à coup donné place à la vie personnelle des collaborateurs : idées de livre, de recettes, photo du petit dernier etc. Certaines entreprises ont proposé de créer des binômes pour lutter contre l’isolement, une personne expérimentée se rapprochant d’une autre plus junior.
L’envie des fondateurs de L’Orangerie est de poursuivre ces questionnements au plus près des entreprises, et étendre cette communauté de 25 entreprises et 30 professionnels indépendants. L’objectif, est d’ouvrir « L'école de l’humain » pour former, accompagner des individus ou des collectifs, proposer des masterclass, et ouvrir un "lab", en plus d'un partenariat en cours d’élaboration avec l’École des Mines de Saint-Etienne.
