Les ménages français l’attendaient de longue date. Selon l’estimation publiée ce mardi 31 octobre par l’Insee, l’inflation ralentit enfin. Elle s’établit à 4 % au mois d’octobre, après 4,9 % en septembre. Cette baisse s’expliquerait par "le ralentissement sur un an des prix de l’énergie, de l’alimentation et, dans une moindre mesure, des produits manufacturés". Notons toutefois que les prix des services s’accroissent légèrement (+3,2 %). Sur un mois, les prix augmentent de 0,1 %, après un recul de 0,5 % en septembre.
Pour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, la France est "en train de sortir de la crise inflationniste", lui qui entend bien passer sous cette barre des 4 % d’inflation "avant la fin de 2023", a-t-il rappelé en marge de la présentation des chiffres de l’Insee.
La croissance patine
En parallèle, la croissance française marque le pas. Le produit intérieur brut (PIB) du troisième trimestre n’a progressé que de 0,1 %, bien moins que le +0,6 % du trimestre précédent. En cause, la contre-performance du commerce extérieur, plombé par le contexte international.
Érigée au rang de "priorité absolue", la lutte contre l’inflation devra permettre d’atteindre les 1 % de croissance prévus en 2023 par le gouvernement. Pour cela, ce dernier s’appuie sur "deux bonnes nouvelles : la consommation des ménages qui redémarre et l’investissement des entreprises qui augmente".
"Pour la première fois depuis de nombreux mois, le revenu des ménages augmente plus vite que l'inflation"
Bruno Lemaire s’est donc félicité de la relance de la consommation des ménages, l’un des moteurs de la croissance. "Pour la première fois depuis de nombreux mois, le revenu des ménages augmente plus vite que l’inflation. Ce redémarrage de la consommation est d’autant plus important que, je le rappelle, le taux d’épargne des ménages a explosé au cours des derniers mois". Selon l’Insee, les ménages ont davantage consommé le mois dernier, avec une progression de 0,7 %, en particulier en matière de dépenses alimentaires "après huit trimestres consécutifs de baisse". Les achats de biens d’équipement connaissent également une embellie (+3,2 % après -0,8 %).
L'investissement, autre moteur, présente aussi une hausse de 1 % (après +0,5 %) grâce notamment aux dépenses des entreprises, en hausse de 1,5 %.
2024 en suspens
Quand bien même le gouvernement table sur une croissance de 1,4 % l’année prochaine, il reste vigilant quant à la situation internationale. "Toute extension du conflit amènera une flambée du prix des matières premières, une flambée des prix de l’énergie et par conséquent un impact sur la croissance européenne et sur la croissance mondiale", a prévenu Bruno Lemaire.
