Tout finit pour le mieux pour le Cambrésis (Nord), secoué en mars dernier par une décision du groupe Tereos : la fermeture de la sucrerie d’Escaudœuvres, qui emploie quelque 130 salariés. Alors que ce site industriel n’est pas encore rasé - il le sera d’ici la fin de l’année -, il a déjà retrouvé un repreneur industriel. Il s’agit d’un autre acteur de l’agroalimentaire, le groupe belge Agristo. Cette entreprise familiale a signé, fin août, un protocole d’accord avec Tereos, en vue de l’acquisition de 26 hectares de cette sucrerie. Le groupe belge y construira une usine de produits surgelés à base de pommes de terre. L’investissement consenti se chiffre à 350 millions d’euros, avec la création de 350 emplois à l’horizon 2027. "Ça n’enlève rien à l’amertume", a toutefois commenté Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, qui a apposé sa signature sur le protocole d’accord conclu entre Tereos et Agristo.
Tereos maintient une activité logistique
Sur ce site d’Escaudœuvres, Tereos conserve une douzaine d’hectares pour y réaliser du stockage de sucre, les capacités de ses autres sucreries n’étant pas suffisantes. L’industriel y maintient donc une quarantaine d’emplois, dont 30 à long terme, dédiés à la logistique, et une dizaine de postes à court terme, liés à l’entretien du terrain. En mars dernier, le groupe avait justifié cette décision par la baisse de rendement de la betterave depuis 2018-2019, avec des volumes ne permettant pas au site nordiste de fonctionner à pleine capacité. "Tereos est et demeurera un acteur économique majeur des Hauts-de-France, avec six sucreries, une amidonnerie, un centre de conditionnement et désormais le site logistique et de stockage d’Escaudœuvres, représentant au total 1 700 salariés", s’est défendu Gérard Clay, président du conseil d’administration de Tereos.
L’usine Agristo démarrera en 2027
La France représente le deuxième marché pour le groupe Agristo, qui produit chaque année 850 000 tonnes de produits finis, avec 1 200 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros. L’industriel envisageait de s’y implanter depuis quelque temps, ayant le Nord en ligne de mire, en raison de son important bassin d’agriculteurs dans la pomme de terre et de ses connexions logistiques. La future usine doit démarrer durant le second semestre 2027, avec une capacité de 300 000 tonnes de produits finis par an. Elle utilisera chaque année 500 000 tonnes de pommes de terre, ce qui "permettra de nouer de nouveaux partenariats avec 200 à 250 nouveaux agriculteurs, tous situés à moins de 150 km de l’usine", commente la direction d’Agristo.
