Lille Events alerte sur la santé de la filière évènementielle
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Lille Events alerte sur la santé de la filière évènementielle

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Lille Events, l’association qui rassemble quelque 90 entreprises de l’évènementiel dans la métropole lilloise, alerte, sondage à l’appui, sur les effets de la crise sanitaire sur la filière régionale. Et milite pour un soutien renforcé, et mieux adapté.

Stéphane Brenne est le président de Lille Events, association qui rassemble une centaine d'entreprises de l'évènementiel, dans la métropole lilloise. — Photo : Lille Events

Dans quel état la filière évènementielle des Hauts-de-France va-t-elle sortir de la crise sanitaire, et des confinements ? Alors que le retour à la normale semble se perdre dans un horizon toujours plus lointain, les acteurs régionaux de la filière tirent la sonnette d’alarme. Et dégainent les chiffres, dans l’espoir d’attirer l’attention des décideurs sur des situations qui se tendent chaque jour un peu plus.

17 millions d’euros de pertes par mois

Lille Events, l’association qui réunit une petite centaine d’entreprises de la métropole lilloise dans tous les métiers liés à l’évènementiel, a réalisé un sondage auprès de 140 entreprises du territoire, entre octobre et novembre. En ressort un tableau inquiétant : les professionnels lillois déploreraient une perte de chiffre d’affaires de 17,4 millions d'euros par mois depuis le début de la crise, soit, 174 millions d'euros en dix mois. Malgré l'annulation de la quasi totalité des évènements prévus dans la métropole depuis mars, 54 % des dirigeants interrogés affirment avoir eu du mal à obtenir des aides financières. Selon l'enquête, 207 salariés ont été licenciés sur les quelque 2 486 emplois que représente la filière dans le grand Lille. Au niveau régional, c’est 35 000 emplois directs et indirects qui relèvent de l’évènementiel, selon Lille Events.

"Le constat, c’est que nous avons été les premiers à s’arrêter au printemps et que nous serons sans aucun doute les derniers à retrouver un niveau d’activité correct", commente Stéphane Brenne, le président de Lille Events. "D’ailleurs, si le sondage nous a permis de quantifier précisément des situations qu’on mesurait déjà bien sur le terrain, ce qui nous a surpris, c’est de voir que seulement 11 % des sondés se projettent dans une reprise au premier trimestre 2021. La majorité ne pense pas reprendre avant le troisième trimestre. C’est dire si pour nous, le maintien des dispositifs d’aides est essentiel."

Maintenir et élargir les aides

Lille Events se mobilise aujourd’hui pour obtenir la prolongation et l’élargissement des aides, notamment pour les nombreux "trous dans la raquette" que note la filière. "Dans nos métiers, il y a beaucoup d’indépendants, et beaucoup de dirigeants non salariés, qui se payent sur les bénéfices. Les chefs d’entreprise peuvent se retrouver dans une situation personnelle très compliquée", détaille Maxime François, animateur au sein de Lille Events. "Nous avons été bien aidés, notamment par la Létropole de Lille et la Région Hauts-de-France mais les trésoreries s’amenuisent pour tout le monde. Avec, à terme, un vrai risque pour les emplois, dont on voit que certains commencent déjà à être détruits."

Redorer le blason d’une filière

Mais c’est aussi une bataille symbolique que livre la filière, qui souffre d’être pointée du doigt comme étant "à risques". "Nous sommes parfaitement capables de mettre en œuvre des protocoles stricts, pour continuer à créer la rencontre, la convivialité qui nous semblent plus que jamais indispensables, tout en garantissant la sécurité de tous. Aucun évènement professionnel n’a été mis en cause comme étant un cluster, et pourtant on nous empêche de travailler alors qu’on voit les gens s’entasser dans les centres commerciaux depuis quinze jours", s’étrangle Stéphane Brenne.

Lille Events s’est rapproché de la CCI et de la CMA des Hauts-de-France, ainsi que du syndicat national Unimev, pour formuler une série de propositions susceptibles d’aider la filière. Par exemple, des mesures incitatives, notamment fiscales, pour pousser les décideurs à ranger les applications de visioconférences pour reprendre le chemin des évènements en présentiel, en privilégiant le recours aux acteurs locaux.

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