L’horizon des entreprises artisanales des Pays de la Loire noirci par les problèmes de recrutement
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L’horizon des entreprises artisanales des Pays de la Loire noirci par les problèmes de recrutement

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Chaque année, les effectifs des entreprises artisanales des Pays de la Loire gonflent de 5 000 à 7 000 salariés. À la sortie du Covid, la demande en main-d’œuvre est forte et les entreprises se tournent de plus en plus vers l’apprentissage. La Chambre de métiers et de l’artisanat régionale, a, lundi 5 septembre, levé le voile sur les secteurs les plus impactés.

Joël Fourny, président de la chambre de métiers des Pays de la Loire : "Les entreprises recrutent, les candidats manquent à l’appel" — Photo : Cyril Raineau

"À chaque fois que je franchis la porte d’une une entreprise artisanale, le premier sujet de préoccupation abordé est l’emploi". Joël Fourny, président de la Chambre de Métiers et de l’artisanat (CMA) nationale ainsi que de celle des Pays de la Loire, illustre par l’exemple l’un des enjeux majeurs pour le secteur : la pénurie de main d’œuvre. Cette problématique a été mise en exergue lors du dernier point de conjoncture sur l’artisanat régional, dévoilé lundi 5 septembre.

Plusieurs chiffres permettent de prendre la mesure du phénomène. L’artisanat en Pays de la Loire représente 86 700 entreprises au mois de septembre 2022. Sur le premier trimestre, 2 896 ont été créées, 104 reprises, 596 ont baissé le rideau. En termes d’emplois, l’artisanat fait travailler 163 000 salariés dans les Pays de la Loire. "Sur la France, poursuit Joël Fourny, 500 000 emplois pourraient être créés immédiatement". Pour la région, il n’existe pas de chiffre précis mais la CMA régionale souligne que le secteur voit ses effectifs grossir de 5 000 à 7 000 postes par an depuis deux ans. Autre donnée, actuellement, 2 100 entreprises souhaitent recruter contre 1 600 en 2021, ce qui, en soi, est un signe de bonne santé de l’artisanat en Pays de la Loire.

Davantage de demandes de recrutement d’apprentis

Selon l’Université régionale des métiers de l’artisanat (regroupant les centres de formation gérés par la CMA régionale), les métiers en tension se retrouvent dans la restauration et le service en cuisine, notamment en Loire-Atlantique. La Vendée est, elle, impactée par un manque d’attractivité pour les métiers de la gestion, de la vente et du commerce, la Sarthe pour ceux de la charcuterie et de la vente de fruits et légumes, le Maine-et-Loire également pour la charcuterie tout comme pour les métiers de la vente en boulangerie-pâtisserie.

Face à la forte demande de main-d’œuvre, la Chambre de métiers des Pays de la Loire a enregistré de la part des artisans, dès 2021, une augmentation de 32 % des demandes de recrutements d’apprentis.

Des interrogations sur la transmission

Pour cette rentrée, 7 000 jeunes sont inscrits dans les cinq centres de formation des Pays de la Loire. Si les effectifs sont identiques à ceux de l’an passé, la rentrée 2021 avait été pour sa part été marquée par une forte augmentation de 20 % des inscriptions.

À ce constat sur la pénurie de personnel, s’ajoutent les interrogations sur la transmission. 400 entreprises cherchent actuellement un repreneur dont 69 % emploient des salariés. À plus long terme, la problématique va prendre de l’ampleur. Un quart, soit 22 800 sociétés artisanales, est détenu par des dirigeants de plus de 55 ans. Conséquence : dans les dix ans qui viennent, il leur faudra trouver un successeur pour assurer la pérennité de leur entreprise.

# Artisanat # Réseaux d'accompagnement # Ressources humaines