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L’expert en désinfection de l’eau Bio-UV étend son usine
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L’expert en désinfection de l’eau Bio-UV étend son usine

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Bio-UV, fabricant de systèmes de désinfection de l’eau par ultraviolets, inaugure l’extension de son usine située à Lunel (Hérault). Fruit de 2,2 millions d’euros d’investissement, l’opération lui permet de rapprocher R & D et production, afin de lancer de nouveaux projets.

Le système de traitement des eaux de ballast conçu par Bio-UV, au sein de sa nouvelle zone de tests — Photo : Anthony Rey

Après la construction de son usine en 2013, la PME lunelloise Bio-UV (160 salariés, CA 2023 : 43,1 M€) inaugure, en janvier 2024, un nouveau bâtiment accolé au site, portant sa surface totale de 5 200 à 6 400 m2. Entre les deux dates, l’entreprise a vendu 50 % de systèmes de désinfection et de traitement de l’eau (par UV, électrolyse de sel ou ozone) en plus à l’international. L’investissement, d’un montant de 2,2 millions d’euros, va lui permettre de soutenir cette croissance, en renforçant d’abord son pôle de R & D. "Ces locaux sont dévolus à notre équipe d’ingénieurs, pour nous permettre d’imaginer les solutions de demain en matière de traitement de l’eau, alors que la ressource se raréfie partout dans le monde. Nous lançons deux nouveaux projets d’ici la fin du premier semestre", annonce Laurent-Emmanuel Migeon, PDG de Bio-UV.

Harmoniser les savoir-faire

Les équipes support (RH, marketing, commerce, finance) restent dans le bâtiment existant. Le pôle formé par les bureaux d’études en ingénierie, la division maritime et le département R & D s’installe au premier étage du nouveau bâtiment, tandis que les équipes de production occupent le rez-de-chaussée. Bio-UV a investi, au cours des dernières années, près de 15 millions d’euros dans la conception et la fabrication de nouveaux systèmes pour la "reuse" (réutilisation des eaux usées traitées par UV) et la filtration des eaux de ballast (réservoirs d’eau équipant les navires pour les équilibrer), avec sa marque BioSea. "Il reste peu de développement à faire pour perfectionner ces gammes. Nous allons surtout les ajuster afin de les rendre plus désirables aux yeux de nouveaux clients. L’enjeu du nouveau bâtiment est aussi d’harmoniser conception et production : notre portefeuille de solutions résulte d’un empilement de produits. Nous allons désormais chercher de nouvelles passerelles entre fournisseurs, entre technologies, pour faire des différenciations plus tardives dans le cycle de production", analyse Laurent-Emmanuel Migeon.

L’Amérique, un challenge à relever

Le nouveau bâtiment accueille notamment des salles de tests et d’entraînement dévolues aux clients. La solution BioSea, traditionnellement intégrée en totalité dans un conteneur, se présente dans cet espace sous forme étalée pour faciliter la prise en main. "Avec BioSea, nous avons découvert que nous faisons de la gestion globale de projet, car ce sont des systèmes packagés. Nous voulons développer la même approche dans d’autres familles de produits comme l’aquaculture ou la reuse", poursuit Laurent-Emmanuel Migeon.

Bio-UV projette de doubler, à terme, son niveau d’activité. Cette ambition passe par une stratégie de croissance externe, comme en témoignent les acquisitions de l’écossais Triogen et du toulousain Corelec en 4 ans. Mais, selon le dirigeant, elle passera surtout par la croissance à l’export (50 % du CA à ce jour). Pour le traitement de l’eau de piscine, son marché historique, Bio-UV veut mettre le cap sur l’Amérique du Nord en 2025. "Le marché des piscines représente 5 fois celui de la France. Il est dominé à plus de 50 % par les systèmes à électrolyse de sel. Nous proposons ce produit, que nous pouvons compléter avec nos solutions à UV", illustre Laurent-Emmanuel Migeon. Pour les eaux de ballast, la société a déjà signé un contrat majeur, aux côtés d’un contractant américain, avec l’US Navy en 2022. "Nous avons un partenaire pour designer ces systèmes. Mais au-delà, nous cherchons un partenariat pour tous nos autres projets outre-Atlantique. Il s’agira d’un acteur disposant d’un bureau d’études pour faire nos certifications, d’un réseau de distribution pour nous aider à commercialiser, mais surtout de structures de production, car nous devrons aussi produire sur place pour des questions d’image", conclut-il.

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