Pour ses dix ans, Emrys met le cap sur l’international. La coopérative annécienne de marketing relationnel, fondée en 2014, qui s’est fait une spécialité de l’achat-revente de cartes-cadeaux, prévoit de se lancer en Espagne et en Italie, en 2025. Avant de cibler le reste de l’Europe.
Pour mener ce projet d’ampleur pour la coopérative de 42 salariés (14 M€ de CA en 2023), Wilfried Rivière est quant à lui allé s’installer… en Tunisie. C’est en effet de l’autre côté de la Méditerranée que le président fondateur fait développer le site multilingue, qui devrait être lancé en septembre prochain. C’est également en Tunisie qu’il est en train de mettre sur pied le support client, qui répondra aux interrogations et réclamations des futurs adhérents - aujourd’hui 120 000 inscrits pour 60 000 membres actifs. Pour l’heure, une équipe d’une quinzaine de personnes gère les appels en provenance de la Belgique et la France. Très prochainement, les équipes devraient s’étoffer.
Un modèle plus facile d’utilisation et plus rémunérateur en vue
L’international n’est cependant pas la seule ambition de Wilfried Rivière. Après avoir lancé, en 2023, une offre de téléphonie, Emrys mobile, et une carte de paiement, Emrys Pay, l’entreprise savoyarde souhaite lancer, à l’automne, une solution de "Card-Linked Offers" (CLO), en France d’abord. Cette dernière permettrait aux adhérents de bénéficier des offres de la coopérative via la carte de paiement Emrys, sans avoir à acheter de cartes-cadeaux. "Les CLO fonctionnent très bien aux États-Unis. En France, seules quelques banques, comme le Crédit Lyonnais, ont essayé d’importer le modèle, mais ça n’a pas vraiment pris."
En parallèle, Emrys fait évoluer son modèle économique. Pour le rendre plus rémunérateur pour ses adhérents (qui paient actuellement une licence annuelle de 10 euros). Jusqu’à présent, ces derniers bénéficiaient de 40 % de la remise négociée auprès des enseignes. Les 60 % restant étaient utilisés pour l’animation du réseau (40 %) et le fonctionnement de la coopérative (20 %). Mais bientôt, les adhérents jouiront de 70 % de la remise. Et n’auront plus à payer de licence.
La consolidation de la base d’adhérents, un enjeu de taille
En rendant son offre plus accessible et plus rémunératrice et en étendant sa zone d’activité, Emrys entend attirer de nouveaux prospects. Car, si le chiffre d’affaires de la coopérative n’a cessé de croître depuis sa création, "il est de plus en plus complexe d’attirer les nouveaux adhérents", concède Wilfried Rivière. Notamment, car en dix ans, le nombre d’acteurs sur le segment du marketing relationnel s’est développé et les spécialistes du cashback comme Poulpeo ou Ebuyclub, dont le fonctionnement est moins complexe, gagnent du terrain.
Et le nombre d’adhérents est un élément crucial pour Emrys. Le succès de la coopérative réside en la force du nombre. C’est elle qui lui permet de négocier, avec les enseignes, des cartes-cadeaux à des tarifs compétitifs. Elle encore, qui lui permettra, demain, de ne plus passer par l’intermédiaire d’Orange pour proposer son offre de téléphonie. "Lorsque nous aurons atteint un nombre d’utilisateurs suffisant, nous pourrons nous passer d’intermédiaire et proposer des prix encore plus intéressants pour nos adhérents, affirme Wilfried Rivière. Accroître notre base est une donnée indispensable pour continuer à soutenir le pouvoir d’achat de nos membres."
